«Ce projet, de grande importance au Maroc, est unique en Afrique», a affirmé dans un entretien avec Le360, Mohamed Mastere, professeur à l’Université Mohammed V de Rabat. Pour ce spécialiste des risques de catastrophes, «il s’agit d’un plan qui est réfléchi, intégré et ambitieux». Et d’expliquer que «la situation géographique du Maroc l’expose à plusieurs aléas naturels tels que les inondations, les séismes, les tsunamis et les mouvements de terrain».
Mohamed Mastere, spécialiste en management des risques et développement territorial, souligne que «les activités humaines liées à l’évolution socio-économique sont également source de risques chimiques, radiologiques et biologiques».
Dans une première étape, a-t-il rappelé, la région de Rabat-Salé-Kénitra aura sa plateforme de 20 hectares dotée de quatre entrepôts (5.000 m²) de réserves de première nécessité (tentes, couvertures, lits, médicaments, denrées alimentaires, etc.) afin de «faire face immédiatement aux catastrophes». Cette plateforme comprendra également deux abris (2.500 m² chacun), d’un héliport et de parkings. Le coût total du projet, dont les travaux s’achèveront dans 12 mois, s’élève à quelque 287,5 millions de dirhams.
Le professeur universitaire a souligné que le pays se dotera «d’une infrastructure logistique et organisationnelle qui sera mise en œuvre pour stocker, gérer et distribuer les éléments de base en cas de catastrophe naturelle ou de tout autre évènement porteur de dangers qui nécessitent une intervention dans l‘urgence».
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Et d’ajouter que «le plan vise à doter toutes les régions marocaines» de ce type de plateforme de réserves de première nécessité. «Il est important de rappeler que le Maroc est le premier pays d’Afrique et du pourtour méditerranéen à s’être doté d’une telle infrastructure». Il rappelle que les pays en Afrique et en Europe privilégient plutôt «les plans d’organisation de secours avec des moyens d’urgence».
Par contre, «le Maroc, qui est un cas d’école avec le lancement de ce projet, se distingue par son approche anticipative et proactive», a poursuivi cet expert avant de conclure que «cette infrastructure va permettre de réduire le temps de réaction, d’éviter les lenteurs, d’aider rapidement les populations vulnérables et faciliter la coordination entre les différents intervenants qui opèrent sur le terrain».