En moins d’une année, un pays africain sur quatre a désormais ouvert un consulat dans les deux plus grandes villes du Sahara marocain, Laâyoune et Dakhla. Vendredi dernier, la capitale de la région de Dakhla-Oued Eddahab était au rendez-vous avec l’inauguration de trois nouveaux consulats. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, ainsi que ses homologues, chefs de la diplomatie du Burkina Faso, de la Guinée-Bissau et de la Guinée-Équatoriale ont présidé ces nouvelles inaugurations officielles.
Ainsi, la longue série des inaugurations des représentations diplomatiques à Laâyoune et Dakhla se poursuit, en guise de geste fort réaffirmant la reconnaissance de la marocanité du Sahara par de nombreux pays. Après les Comores en décembre 2019, du Gabon, de Sao Tomé-et-Principe et de la République centrafricaine en janvier 2020, ainsi que de la Côte d’Ivoire en février, de Djibouti, du Burundi, de la Guinée et du Libéria en mars, c’est au tour du Burkina Faso, de la Guinée-Bissau et de la Guinée-Équatoriale d’ouvrir leurs consulats à Dakhla.
On se souvient que le 21 février dernier, le ministère algérien des Affaires étrangères avait sorti un communiqué incendiaire contre la Côte d’Ivoire, au lendemain de l’ouverture par Abidjan de son consulat à Laâyoune. L’ambassadeur algérien en Côte d’Ivoire a même été rappelé en consultations à Alger, en protestation contre ce que la diplomatie algérienne a qualifié de déclarations «sibyllines et insidieuses» du ministre ivoirien des Affaires étrangères, qui a juste réaffirmé la marocanité du Sahara à l’occasion de l’inauguration du consulat de son pays.
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En fait, par ce geste qui constitue en lui-même une atteinte à la souveraineté des Etats, l’Algérie croyait pouvoir dissuader d’autres pays d’ouvrir des représentations consulaires dans les villes du Sud marocain.
Finalement, ce fut une cascade d’ouvertures de consulats qui s’ensuivit, même si le régime algérien est allé jusqu’à pousser le Polisario à écrire lettre sur lettre au secrétaire général de l’ONU, en vue de contester ce qu’il appelle une «violation du droit international». Or, le Conseil de sécurité, lors de briefing sur le Sahara en avril dernier, avait balayé ces plaintes d’un revers de la main, estimant qu’il s’agit de décisions relevant de l’entière souveraineté des Etats. En d’autres termes, il n’y a rien d’illégal dans l’ouverture par un Etat souverain d’un consulat dans les villes du Sahara marocain.
Face aux récentes cérémonies diplomatiques maroco-africaines qui ont eu lieu vendredi dernier à Dakhla, les politiques et les médias algériens et du Polisario, résignés face à cette réalité, ont gardé profil bas. Ils se sont tellement faits discrets que Nasser Bourita les a laissés sans voix en trouvant le mot juste pour décrire les actuelles gesticulations algéro-polisariennes qui visent à obstruer le trafic commercial et civil à El Guerguerat. Bourita a qualifié les baltijas du Polisario non seulement de «bandits» et de «gangs», mais de «coupeurs de routes». Une façon de dire que le Polisario n’a plus que la route passant par El Guerguerat pour faire croire qu’il existe encore.