Des échanges précis aussi bien dans leur timing que dans leur contenu. La diplomatie chérifienne l’a emporté de nouveau: un communiqué du cabinet royal, diffusé le 31 janvier au soir, a annoncé que le Roi Mohammed VI s’était entretenu avec le président de la République fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari. Au cours de cet entretien, les deux chefs d’Etat se sont félicités de la dynamique positive que connaissent les relations bilatérales dans tous les domaines.
Cette dynamique s’est renforcée depuis la visite royale au Nigéria en décembre 2016 et celle du président Muhammadu Buhari au Maroc en juin 2018. Les deux chefs d’Etat ont affirmé, par ailleurs, leur détermination commune à poursuivre et concrétiser, dans les meilleurs délais, les projets stratégiques entre les deux pays, particulièrement celui du gazoduc Maroc-Nigéria et la création d’une usine de production d’engrais au Nigéria.
Par ailleurs, le président Buhari a remercié le souverain pour l’appui solidaire du Royaume dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, notamment à travers la formation d'Imams nigérians à l’Institut Mohammed VI de formation des Imams, Mourchidines et Mourchidates, selon le communiqué du cabinet royal.
Dans sa livraison du 2 février, Al Ahdath Al Maghribia relève que le timing de la diffusion de ce communiqué est une réponse à une série d’articles diffusés par l’APS, agence algérienne de presse. Selon le quotidien, ces dépêches induisent en erreur l’opinion publique algérienne, mettant en doute la faisabilité du projet du gazoduc maroco-nigérian. Des manœuvres qui ont même conduit le voisin de l’Est à remettre au goût du jour le vieux projet de gazoduc transsaharien fin novembre 2020.
Pour rappel, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s’était rendu à Abuja dans l’espoir de redonner vie au projet du gazoduc Nigéria-Algérie, en passant par le Niger. L’occasion de concéder une déconvenue: au lendemain de cette visite, les 15 pays de la CEDEAO ont tenu une réunion à Ouagadougou pour affirmer que leur priorité était le gazoduc qui passe par l’ensemble des pays membres et se prolonge sur la Mauritanie et le Maroc.