Interrogé sur les tensions apparues récemment entre l’Espagne et le Maroc sur la gestion migratoire et le Sahara, Manuel Valls (élu au conseil municipal de Barcelone depuis 2018) estime qu’il y a, en Espagne, notamment parmi les sensibilités de gauche, «une vision dépassée du Sahara», et rappelle que ce conflit provient d’un monde qui n’existe plus, le monde des blocs, les vestiges de Yalta, etc.
«Au sein du gouvernement espagnol, il y a un allié minoritaire, le parti Podemos qui se cantonne dans une ancienne rhétorique, de ce que devrait être le Sahara, en refusant de voir la dynamique marocaine sur le terrain», a relevé l'ancien premier ministre socialiste dans cet entretien accordé à MGH Partners.
Valls se dit convaincu que c’est autour d’une autonomie sous souveraineté marocaine que ce conflit doit être résolu. «Je pense que la France et l’Espagne doivent être des partenaires loyaux du Royaume du Maroc sur cette question... La France et l’Espagne doivent être plus clairs à propos de leur soutien au Maroc sur le Sahara», a-t-il ajouté.
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Evoquant la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, suivie de la reprise de relations diplomatiques avec Israël dans le cadre des Accords d’Abraham, Manuel Valls qualifie ces accords de «bouleversement géostratégique majeur», et regrette le fait que la France et l’Europe accusent un vrai retard, n’ayant pas salué comme il l'aurait fallu l’accord tripartite Maroc-USA-Israël.
«Le Maroc a toujours fait vivre l’islam et le judaïsme, dans sa constitution et dans son récit national. La personnalité du Roi et son rôle de Commandeur des Croyants, dans le monde arabo-musulman est considérable», a rappelé Manuel Valls.
Et d’ajouter: «les juifs marocains qui vivent en Israël, constituent autant de raisons pour la reprise de relations diplomatiques. Et je pense que Trump a eu raison de créer cette étincelle en actant la souveraineté du Maroc sur le Sahara».