L'opposition doute de la réussite de la réforme de la justice

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Revue de presseKiosque360. Le député socialiste Hassan Tarek annonce une farouche opposition à la proposition de réforme de Mustapha Ramid, notamment dans son aspect lié à l’indépendance du Parquer. Une position pour le moins contradictoire avec les discours d’antan de son parti.

Le 07/11/2014 à 06h15

La réussite envisagée dans la mise en œuvre de la réforme de la justice a suscité cette semaine dans les coulisses du parlement de vives interrogations de la part des députés de l'opposition. En particulier celle d'un représentant de l'USFP qui a douté que le ministre de la Justice puisse se dessaisir réellement de sa tutelle sur le parquet général.

Akhabar Al Youm, dans sa version de ce vendredi 7 novembre, nous apprend que des députés notamment de l'USFP ont mis en doute, en marge de la discussion du budget du département de Mustapha Ramid "la capacité de cette réforme à dessaisir ce département de sa tutelle sur le ministère public’’.

L’indépendance, mais…

Le député socialiste Hassan Tarek, cité par le journal, estime que la séparation du parquet du ministère de la justice est une procédure qui confère une légitimité renforcée au pouvoir des magistrats". Hassan Tarek a insisté sur le fait que "l'indépendance ne signifie pas l'irresponsabilité", ajoutant que "le système judiciaire fait partie de l'ensemble des politiques qui doivent être soumises au contrôle politique". Le député USFPiste estime que le contrôle du pouvoir judiciaire, celui des juges et du parquet est une nécessité afin d'assurer une "réelle indépendance" de la justice vis-à-vis de l'Exécutif.

La réaction de Hassan Tarek a obtenu un soutien, selon Akhbar Al Youm, de la part d'autres députés notamment celui du député PJDiste Abdessamad al Idrissi, ce dernier ayant souligné que "l'indépendance du parquet est importante dans la mesure où il représente la société".

L'attitude de Hassan Tarek n'a pas trouvé d'assez d'écho sauf celui d'un député du PJD qui a émis la crainte que la séparation du parquet de l'autorité du ministre de la Justice puisse "poser le problème de l'impunité".

Une farouche opposition

Akhbar Al Youm estime que la proposition de réduire l'autorité du ministre de la justice à travers le transfert de la tutelle du parquet au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire risque de se heurter à une farouche résistance de la part de l'opposition lors du débat parlementaire.

La réforme de la justice est un des principaux chantiers que le Maroc aspire mettre en œuvre pour consolider l'Etat de droit. Cette réforme a été maintes fois souhaitée par le parti de la rose. Mais la position de Hassan Tarek de douter de l'application de cette réforme et de la réussite de la séparation du pouvoir semble être une fuite en avant regrettable. Cette suspicion est douteuse surtout lorsqu'elle vient d’un élu socialiste dont le parti a toujours inscrit le renforcement de la démocratie parmi ses valeurs inaltérables.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 07/11/2014 à 06h15