L’Organisation Reporters sans frontières (RSF) a publié, le mercredi 3 mai, son dernier rapport annuel sur l’état de la liberté de la presse dans le monde. Selon ce rapport, le Maroc serait «mal classé», puisque le pays est passé de la 135ème place en 2022 à la 144ème place dans le classement qui inclut 180 pays. Le même rapport critique «la pression continue» que subissent les journalistes, alors que «le pouvoir tente de mettre ce secteur aux ordres».
L’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) n’a pas tardé à réagir face à ces «mensonges». Dans un communiqué daté du 4 mai 2023, l’ANME, qui dénonce cette «position acharnée» contre le Maroc, a démenti les données «trompeuses» et accusations «mensongères» formulées par RSF contre le Maroc.
L’ANME, «consciente que tout ce qui émane de RSF n’est rien plus que des affabulations et fausses accusations qui servent des agendas bien déterminés», souligne que cette «organisation parisienne reste fidèle aux méthodes de désinformation, de manipulation et de diffamation» pour arriver aux mêmes conclusions année après année.
«Ingérence» dans les affaires internes du Maroc
Le rapport de RSF, soulevant «les procès iniques» de journalistes, ainsi que le «chantage par des affaires sexuelles», n’est, selon l’ANME qu’«une tentative d’intimidation (du pays, NDLR), en utilisant des vocabulaires résonants tels que liberté, presse, droit à l’expression, responsabilité et détentions arbitraires». De surcroît, alerte l’ANME, la mise en cause «perpétuelle» par RSF des jugements rendus par la justice marocaine contre des journalistes constitue une «ingérence dans les affaires internes» du Maroc.
Rappelant que ces jugements ont été rendus suite à des procès qui se sont déroulés en présence de magistrats, avocats et observateurs de la société civile et défenseurs des droits de l’Homme, l’ANME dénonce également la remise en question par RSF de l’indépendance des institutions de l’État marocain et son «ingérence» dans la souveraineté judiciaire du pays.
«Sélectivité des sources»
Selon l’ANME, le rapport de ladite organisation est «infondé» et «manque toute crédibilité». L’association note à cet égard la «sélectivité des experts et sources» consultés par RSF qui a recours chaque année aux mêmes «militants et groupes» et en fait la source de ses données, analyses et conclusions.
L’Association nationale des médias et des éditeurs pointe aussi du doigt «l’impasse» dans laquelle ces méthodes mettent RSF en matière «d’intégrité intellectuelle». L’ANME considère ainsi que ladite organisation est «la dernière organisation habilitée à noter le Maroc dans les questions de liberté d’expression et de la presse».
Sur ce point, en plus du «défaut de qualité» de Reporters sans frontières, l’ONG, indique l’ANME, est en «manque total de toute légitimité éthique ou intellectuelle, en raison de ses antécédents l’impliquant dans la mise en œuvre d’agendas étrangers au sein des États, objets des rapports annuels».
«La moitié vide du verre»
Un autre vice est soulevé par l’ANME quant au rapport de RSF: la «sélectivité» quant au choix des questions relatives à la presse, aux médias et à la liberté d’expression au Maroc. Selon l’ANME, RSF «met délibérément en lumière la moitié vide du verre».
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RSF «ferme l’œil sur les avancées réelles qui reflètent le développement qu’a connu le Maroc durant les dernières années, aussi bien sur le plan constitutionnel que politique», poursuit l’ANME dans son communiqué. À cet égard, l’association rappelle l’amélioration des conditions des journalistes marocains et souligne «l’intérêt porté à leurs conditions professionnelles et sociales», citant l’exemple du soutien social aux journalistes et à la presse.