Toute l’Afrique du Nord est aujourd’hui confrontée à des vagues migratoires venues de l’Afrique sud-saharienne. Un mouvement qui va inéluctablement connaître une accélération en raison de la suicidaire démographie sahélienne.
Avec une croissance démographique supérieure à 3%, résultat d’une fécondité très élevée (4,5 enfants par femme au Soudan et 7,1 au Niger), comment cette région fragile aux ressources plus que limitées qu’est le Sahel va-t-elle pouvoir faire vivre près de 200 millions habitants en 2050?
Alors qu’ils étaient 19 millions en 1950, 36 millions en 1985 et 80 millions en 2008, les habitants du Sahel seront au moins 120 millions en 2025, et 190 millions en 2050, soit une augmentation de plus de 320% entre 1950 et 2008. Cette effarante explosion démographique provoque des catastrophes environnementales, économiques, sécuritaires et migratoires.
L’exemple du Niger illustre la catastrophe démographique qui se profile à l’horizon 2050. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique en date du 28 décembre 2014, l’ancien président nigérien Mamadou Issoufou avait ainsi révélé un sondage proprement effarant, réalisé parmi la population de son pays, qui montrait que les Nigériennes souhaitaient avoir 9 enfants et leurs maris 11. Ce n’est donc pas la catastrophe qui y est annoncée, mais l’apocalypse, car les projections annoncent au Niger 80 millions d’habitants en 2050 et plus de 200 millions en 2100 (ONU, 2015).
Quant à la Mauritanie, État aux 4/5èmes désertique qui avait 261.746 habitants au recensement de 1921, elle en comptait quasiment 5 millions en 2020, soit 20 fois plus en un siècle…
En plus des crises économiques, politiques et sécuritaires, la surpopulation provoque une catastrophe écologique dans tout le Sahel. En effet nous assistons à la surcharge des pâturages, donc à leur épuisement, aux ébranchages, à la destruction des boisements de tamaris (les ethels) transformés en bois de feu destiné à alimenter les fours des boulangers, afin de nourrir des populations.
Quant aux rotations trisannuelles traditionnelles, elles ont été abandonnées en raison de la faim de terres, ce qui entraîne un épuisement des sols. Un phénomène qui va aujourd’hui en s’accélérant.