La crise syrienne montre à nouveau les profondes dissemblances existant entre la politique suivie par le Royaume, et celle menée par le régime algérien.
Elle met en exergue une diplomatie proactive, et pertinente, conduite depuis des décennies par le Roi Mohammed VI, et une diplomatie opportuniste «où les intérêts se transforment en légitimation des massacres qui exterminent les peuples, sous des prétextes fallacieux», écrit Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 18 décembre.
La carence intellectuelle des généraux algériens s’est étalée au grand jour, quand ils ont contrecarré les nouveaux régimes qui se sont installés dans leur voisinage, notamment au Mali et au Niger, relaie le quotidien.
Du coup, ils se sont bêtement créés des ennemis, et ont accentué ainsi leur isolement dans la région.
Le pari fait sur le soutien au régime de Bachar Al-Assad s’est soldé là aussi par un échec cuisant, après la chute du tyran et la dénonciation de ses crimes.
En revanche, les initiatives du Royaume se sont révélées perspicaces, après que «les Syriens ont recouvré leur liberté», estime le quotidien.
Ils n’ont pas tari d’éloges sur le Roi Mohammed VI, qui avait été le premier à organiser une réunion des amis de la Syrie en 2012, à Rabat, ainsi que sa visite historique au camp Zaatari, en Jordanie.
Dans ce contexte, le cheikh Mohamed Yaacoubi, connu pour son opposition farouche au clan Al-Assad, avait adressé «une lettre de remerciements et de gratitude au Roi Mohammed VI pour ses efforts dans le soutien au peuple syrien», écrit Al Ahdath Al Maghribia, qui en révèle un extrait: «Vous avez toujours soutenu le peuple syrien en lui donnant tout ce dont il a besoin. Il n’oubliera jamais vos positions audacieuses, et vos démarches remarquables depuis le début des événements en Syrie», avait affirmé, dans cette missive, le cheikh syrien.
Il est donc normal que le Royaume soit parmi les premiers pays à ouvrir des canaux de communication avec les nouveaux dirigeants de la Syrie, pour rouvrir son ambassade, qu’il avait fermée en 2012 après les massacres perpétrés par Al-Assad contre le peuple syrien.
Le porte-parole du gouvernement de transition, Obeida Amaout, l’a d’ailleurs confirmé dimanche dernier, en déclarant que «le Maroc et de nombreux pays ont exprimé leur désir de reprendre leurs relations avec la Syrie, et de rouvrir leurs ambassades à Damas».
Selon le quotidien, le Royaume figure «parmi les rares pays arabes à prendre une position franche depuis le déclenchement de la révolution dans ce pays, en accordant son soutien au peuple syrien contre l’oppression et la tyrannie du dictateur déchu».
En revanche, le régime militaire algérien n’a jamais caché son soutien politique et militaire au régime syrien, qui a, écrit Al Ahdath Al Maghribia, «été dévoilé au grand jour juste après la chute du régime de Bachar Al-Assad», ajoutant que «l’ambassadeur algérien à Damas a déclaré, lors du premier jour de la fuite du dictateur, que 500 Algériens étaient encerclés dans la ville de Haleb».
Le diplomate algérien «s’est abstenu de donner des éclaircissements sur ce qu’ils faisaient en Syrie, mais plusieurs sources sur le terrain indiquent que ce groupe comprend des militaires algériens qui avaient été dépêchés, dernièrement, dans ce pays, en soutien aux forces du régime syrien», indique le quotidien.
D’autres rapports, précise Al Ahdath Al Maghribia, mentionnent le fait «que la plupart des éléments de ce groupe encerclé sont des polisariens, qui portent des passeports algériens. Ils ont été envoyés dans ce pays pour soutenir l’armée syrienne et recevoir des entraînements militaires, avant de revenir à Tindouf pour perpétrer des attaques contre le Royaume».
Le quotidien relaie aussi le fait que «le président du Front de salut national en Syrie avait révélé, la semaine dernière, le rôle joué par les gardiens de la révolution iranienne dans le transfert de 200 polisariens vers des positions stratégiques dans le sud syrien au cours des trois dernières années».
À ce propos, précise Al Ahdath Al Maghribia, «un document des services de renseignement syriens révèle également l’implication de l’Algérie, en coordination directe avec le régime de Bachar Al-Assad et le Hezbollah libanais, dans l’enrôlement et l’entraînement militaire des éléments du Polisario».