La circulaire du ministère de l’Éducation nationale annonçant la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans les établissements d’enseignement public a suscité la controverse dans le milieu professionnel. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du week-end (3 et 4 juin), que le ministre Chakib Benmoussa a indiqué que son département avait élaboré une feuille de route pour mettre en œuvre la circulaire relative à la langue amazighe.
Et le ministre de préciser que «la langue amazighe est dispensée dans 1.660 établissements d’enseignement primaire pour un total de 330.000 élèves, sachant que l’ambition du ministère est d’atteindre 12.000 établissements avec 4 millions d’élèves. Nous aspirons à atteindre un taux de couverture de 50% d’ici 2026 et en parallèle, nous allons augmenter le nombre d’enseignants spécialisés et d’enseignants bilingues. 1.500 à 2.000 d’entre eux sont d’ailleurs en cours de formation». Ce chantier, poursuit Benmoussa, s’inscrit dans le cadre de l’application des dispositions de la Constitution et particulièrement l’article 5, qui stipule que la langue amazighe est une langue officielle.
Le quotidien Al Akhbar souligne que le spécialiste dans le domaine éducatif, Abderrazak El Idrissi, a indiqué qu’«il aurait fallu commencer à enseigner la langue amazighe dès qu’elle a été reconnue langue officielle dans la Constitution, notamment sur le volet relatif à la formation des enseignants. Le département de tutelle ne dispose donc ni des conditions, ni des moyens pour pouvoir généraliser l’enseignement de la langue amazighe au cours de la prochaine année scolaire». Encore faut-il préciser, poursuit El Idrissi, qu’un grand nombre d’enseignants de l’amazigh ont été orientés vers l’enseignement d’autres matières.