«Le niveau atteint aujourd’hui, de la coopération, n’a jamais été atteint dans l’histoire du partenariat maroco-espagnol avant la signature de cette déclaration», a affirmé le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, à l’issue de ses entretiens avec son hôte.
José Manuel Albares effectue sa première visite de travail au Maroc depuis les dernières élections législatives espagnoles.
Le ministre Bourita a estimé que ce partenariat s’est consolidé et a progressé dans de nombreux domaines tels que les relations politiques, techniques et sécuritaires. Il a émis le vœu de voir se développer d’autres secteurs comme les investissements et l’économie sur la base du principe win-win (gagnant/gagnant).
Selon le ministre, le Maroc accorde un grand intérêt à la promotion de sa façade atlantique allant du sud du Maroc jusqu’aux pays africains. Il s’agit d’un appel du pied à l’Espagne pour contribuer à cet essor qui vise à améliorer aussi le sort des pays sahéliens menacés par l’instabilité, selon les observateurs.
Pour le commerce entre les deux pays, le ministre espagnol, José Manuel Albares a indiqué, pour sa part, que les échanges commerciaux maroco-espagnols ont atteint en 2022 quelque 20 milliards d’euros.
Abordant par ailleurs la question de l’immigration clandestine, le ministre espagnol a salué le rôle que joue le Maroc dans ce dossier, citant les efforts mis en place sur ses façades atlantique et méditerranéenne.
Nasser Bourita a confirmé ce partenariat bilatéral qui a fait nettement diminuer l’immigration clandestine en affirmant qu’il s’est même élargi aux pays africains afin de sensibiliser les populations contre les risques du trafic de la traite humaine. Pour consolider cette lutte, José Manuel Albares a annoncé que son pays va octroyer prochainement au Maroc un don de «7 millions d’euros» destiné à la lutte sécuritaire contre la migration illégale.
Les deux ministres ont par ailleurs évoqué plusieurs autres questions liées à la Méditerranée, à l’Afrique dont le Sahel et la lutte contre le terrorisme.
Le dossier de la mise en place de postes douaniers près de Sebta, au nord du Maroc, a également été évoqué par les deux parties, le ministre marocain indiquant que «tous les points inscrits dans la feuille de route maroco-espagnole de coopération conjointe seront traités par le dialogue et d’une manière progressive».
Nasser Bourita a fourni la même réponse lorsqu’il a été interrogé par la presse sur le dossier de la délimitation des frontières maritimes entre les côtes du sud du Maroc et les Iles Canaries. «Le Maroc agit sur la base du partenariat sans prendre de décision unilatérale, sachant que le Royaume a déjà délimité ses frontières maritimes et que l’Espagne a fait de même», a-t-il affirmé.
D’autre part, les deux ministres ont évoqué la situation à Gaza, réitérant leur vif appel à un cessez-le-feu durable afin de secourir les civils palestiniens. Pour parvenir à une paix pérenne, Rabat et Madrid ont réclamé la création «d’un État palestinien ayant Jérusalem-Est comme capitale».