Dans un entretien avec le ISPI (Istituto per gli Studi di Politica Internazionale), l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, M. Staffan de Mistura, a déclaré: «Je m’occupe d’essayer d’éviter un conflit lié à une tension entre deux nations en particulier, le Maroc et l’Algérie, et un groupe appelé Polisario, dans le Sahara occidental».
En une phrase, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies a donc réduit à néant un demi-siècle de propagande, de chantage, de menaces et de désinformation de l’Algérie au sujet de la question du Sahara occidental.
Depuis 1975, l’Algérie ne cesse en effet d’affirmer qu’elle n’est pas partie prenante dans la question du Sahara occidental, qu’il s’agirait en réalité d’un problème, non entre elle et le Maroc, mais entre le «peuple sahraoui» et le Maroc. Depuis 1975, la position algérienne est intangible, écartant toute idée de compromis et rejetant sans discussion la proposition marocaine de large autonomie. Un jusqu’au-boutisme clairement exprimé et réaffirmé par le président algérien Tebboune dans son discours d’investiture prononcé le 19 décembre 2019, à savoir que, pour Alger, la question du Sahara occidental est un problème de «décolonisation». Voilà donc pourquoi, depuis 1975, l’Algérie tente de faire croire à l’existence d’une cause sahraouie portée par un peuple distinct de celui du Maroc, un peuple revendiquant son indépendance, rassemblé au sein du Front Polisario.
Or, c’est ce discours propagandiste que Monsieur Staffan de Mistura vient d’envoyer dans les poubelles de l’histoire, et cela, pour quatre grandes raisons:
«À travers son soutien au Polisario, l’Algérie tente en réalité de s’ouvrir un débouché sur l’océan atlantique, tout en empêchant le Maroc de redevenir une puissance océanique et saharienne.»
— Bernard Lugan
- Parce que l’Algérie, État souverain, a offert une partie de son territoire, la région de Tindouf- en réalité une terre historiquement marocaine-, à un groupe armé devenu criminogène, le Polisario, afin de lui permettre d’y créer un pseudo État avec une pseudo justice, une pseudo armée, une pseudo diplomatie, etc.
- Parce que, contrairement à ce que soutient l’Algérie, la question du Sahara occidental n’est pas un problème de décolonisation. La décolonisation de ce territoire marocain sous colonisation espagnole a en effet été faite en 1975 comme l’a dit en 2023 M. Antonio Guterrès, Secrétaire général de l’ONU.
- Parce qu’il s’agit en réalité d’un conflit artificiel qui a permis à l’Algérie d’écarter le processus de décolonisation qu’elle aurait dû mener chez elle, en 1962, en demandant aux populations de Béchar, Tindouf, de la Saoura, du Touat, du Gourara et du Tidikelt, territoires marocains directement passés de la colonisation française à la colonisation algérienne, s’ils désiraient faire retour à la mère patrie.
- Parce que l’objectif algérien caché derrière l’alibi du «Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», est à la fois d’ordre territorial et relevant de la lutte pour le leadership régional. À travers son soutien au Polisario, l’Algérie tente en réalité de s’ouvrir un débouché sur l’océan atlantique, tout en empêchant le Maroc de redevenir une puissance océanique et saharienne. En réalité:
«(…) Obnubilés par le mirage de l’Atlantique (…), ils (les responsables algériens), veulent que l’Algérie soit à la fois saharienne, méditerranéenne et atlantique, conditions indispensables, pensent-ils, pour atteindre un certain degré de puissance et se poser en «maître de l’heure» en Afrique. Pour cela, Tindouf (lire le Polisario) se présente à leurs yeux comme le point d’appui dans les domaines politique, économique et stratégique à partir duquel tout peut être permis (…)» (Mohamed Maazouzi, Tindouf et les frontières méridionales du Maroc, 1976, p.137).
L’échec de sa politique étant consommé, combien de temps encore l’Algérie va-t-elle continuer à se ruiner et à s’isoler internationalement pour remplir le «tonneau des Danaïdes» d’un Polisario dont les effectifs fondent comme neige au soleil et d’une RASD dont la «légitimité» internationale se réduit inexorablement?





