Il y a 45 ans, jour pour jour, 350.000 Marocains, qui participaient à la Marche verte, ont foulé le sol du sahara marocain, réalisant ainsi une épopée glorieuse qui a ébahi le monde entier. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 6 novembre, que cette marche n’est pas née du néant. En effet, elle a été précédée par un travail diplomatique et juridique gigantesque.
L’avis de la Cour internationale de justice avait, en effet, confirmé que le Sahara n’a jamais été une «terra nullius» et qu’il y avait des liens juridiques d’allégeance entre les habitants de Sakia El Hamra et d’Oued Eddahab avec le royaume du Maroc. Il était donc logique que cette marche pacifique se termine sans heurts par la récupération des provinces du sud si des enjeux géostratégiques et des convoitises expansionnistes de pays voisins n’avaient pas surgi pour contrer l’intégrité territoriale du royaume.
Le régime algérien a été le premier à témoigner son hostilité contre le Maroc. Houari Boumédiène avait en effet déclaré, sans ambages, que les militaires algériens allaient mettre un caillou dans les chaussures du royaume. Le régime de Kadhafi allait suivre en finançant les ambitions cyniques des responsables algériens. Il a en effet exploité un mouvement de jeunes de Sakia El Hamra et Oued Eddahab qui travaillait sur un programme avant d’être détourné contre son pays. Il faut rappeler que ces faits se sont déroulés au moment où la guerre froide battait son plein entre le bloc occidental et le camp de l’Est auquel s’étaient accrochés l’Algérie et la Libye.
L’éditorialiste du quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne qu'il ne faut pas éluder les erreurs des responsables marocains qui ont jeté les camarades d’El Ouali Mustapha Sayed dans les bras de l’Algérie et de la Libye. El Ouali, sorti de l'université marocaine et imprégné de l’idéologie marxiste, voulait lancer une révolution sociale à partir des provinces du sud. Il faut aussi avouer qu’il a trouvé un soutien dans l’opposition marocaine alors exilée à Alger au moment où le Maroc vivait une période de crise entre le mouvement national et le palais.
Mais le révolutionnaire El Ouali Mustapha Sayed ne mettra pas longtemps pour découvrir que son mouvement était exploité par les services de renseignement militaire algérien pour servir leurs propres agendas. L’homme n’avait pas apprécié l’entassement des Sahraouis dans les ghettos de Tindouf et avait commencé à réfléchir pour sortir de ce guet-apens. Mais la machine militaire algérienne ne lui a pas laissé le temps et l’a broyé en lui tendant une embuscade aux portes de Nouakchott le 9 juin 1976. Mais malgré les multiples complots pernicieux perpétrés contre le royaume, les Marocains ont défendu corps et âmes la marocanité du Sahara.
Aujourd'hui, les provinces du Sud connaissent des progrès considérables tant au niveau du développement humain qu’économique avec des infrastructures aux normes internationales qui dépassent parfois celles du nord du pays. Ses habitants vivent dans un environnement sécurisé et stable tout en participant activement à la vie démocratique avec ses partis et ses associations.
Pour preuve, l’ouverture de plusieurs consulats africains et arabes à Laâyoune et Dakhla. Deux villes qui sont devenues des destinations touristiques et sportives très prisées ainsi qu’un havre de paix pour les conférences et les forums internationaux en tout genre. Autant dire que l’esprit de la Marche verte initiée et organisée par feu Hassan II plane toujours sur le Sahara marocain avec sa légitimité, son urbanisme et sa prospérité.