Il y a un demi-siècle, des dizaines de milliers de familles marocaines étaient expulsées d’Algérie

Les drapeaux du Maroc et de l'Algérie.

Les drapeaux du Maroc et de l'Algérie.

Revue de presseDepuis ce jour de l’Aïd Al-Adha 1975, des centaines de milliers de victimes et leurs ayants droit ne cessent d’appeler à ce que justice soit faite et qu’ils soient rétablis dans leurs droits. Ils continuent de tenir le pouvoir algérien pour responsable de ce drame. Une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 08/12/2024 à 20h05

En 1975, juste après la Marche Verte, des centaines de milliers de Marocains qui vivaient en Algérie ont été séparés des leurs, dépouillés de leurs biens et expulsés vers le Royaume du Maroc.

Près d’un-demi siècle plus tard, les victimes de cette décision arbitraire et vindicative sont toujours en quête de justice.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 9 décembre, le Collectif international de soutien aux familles marocaines expulsées d’Algérie en 1975, une organisation non-gouvernementale fondée le 27 février 2021, insiste une nouvelle fois sur «l’entière responsabilité des autorités algériennes dans cette expulsion abusive de familles marocaines en plein froid hivernal, en décembre 1975».

À ce jour, poursuit le quotidien, «l’Algérie n’a pas encore daigné reconnaître sa responsabilité, pleine et exclusive, dans ce drame intimement lié aux droits de l’Homme».

Le collectif continue à affirmer «son engagement à défendre les droits et les intérêts des victimes expulsées d’Algérie devant les instances internationales, selon ce que prévoit la Charte des Nations-Unis relatives aux droits de l’Homme, la Déclaration universelle des droits de l’Homme et les traités, les conventions et les mécanismes internationaux relatifs aux droits de l’Homme», souligne Al Ahdath Al Maghribia.

Ce lundi 8 décembre, poursuit le quotidien, le collectif commémore le 49e anniversaire de ce drame.

Ce même jour, en 1975, les autorités algériennes avaient pris la décision d’expulser manu militari les Marocains résidant dans ce pays, décision mise à exécution le jour de l’Aïd Al-Adha de cette année-là.

Un drame que le pouvoir algérien n’a toujours pas reconnu.

Au moment où le monde musulman entamait les festivités de l’Aïd Al-Adha, en ce jour du 8 décembre 1975, les autorités du voisin de l’Est avaient procédé par la force, et sans les avoir averties au préalable, à l’expulsion du territoire algérien de 45.000 familles marocaines, rappelle le quotidien, citant un communiqué du Collectif.

Ce sont, explique Al Ahdath Al Maghribia, des Marocains qui résidaient régulièrement sur le territoire algérien depuis plusieurs décennies, qui y avaient fondé des familles, dont des familles mixtes, certains d’entre eux ayant soutenu la révolution algérienne; et tous été expulsés, sans aucun égard, ni reconnaissance pour tout ce qu’ils avaient fait pour leur pays d’accueil.

Ces familles, souligne le Collectif, ont beaucoup souffert, aussi bien sur le plan physique que psychique et, en un clin d’œil, elles se sont retrouvées mises hors de chez elles, dans le froid, en plein hiver, privées de leurs droits les plus élémentaires et dépouillées de tous leurs biens.

Ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui avaient été reconduits par la force, aux frontières.

Aujourd’hui, après ces 49 années écoulées, les victimes et leurs ayants droits n’ont jamais oublié ce drame.

Tout en le commémorant chaque année, ils ne cessent d’attirer l’attention de la communauté internationale sur l’entière responsabilité du pouvoir algérien dans ce drame, et exigent que le droit soit appliqué et que la justice soit rétablie.

Par Amyne Asmlal
Le 08/12/2024 à 20h05