Grogne des ingénieurs du secteur public: un statut plus moderne revendiqué

Une manifestation devant le Parlement. DR

Revue de presseDes dizaines d’ingénieurs du secteur public ont manifesté devant le Parlement pour dénoncer la lenteur administrative concernant leurs revendications. Exigeant responsabilité et équité, ils réclament une mise à jour urgente de leur statut et la protection des professionnels du privé, face à un gouvernement accusé d’atermoiements. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 30/05/2025 à 19h22

Par une action symbolique devant l’enceinte législative, une assemblée d’ingénieurs du secteur public a exprimé son mécontentement face aux «tergiversations persistantes» du gouvernement concernant leurs revendications légitimes.

Les manifestants ont brandi des pancartes sommant le gouvernement d’assumer ses responsabilités concernant les dossiers en suspens, notamment la réactualisation du statut de l’ingénieur, rapporte Al Akhbar dans son édition du week-end (31 mai et 1er juin).

Abderrahim Handouf, président de l’Union nationale des ingénieurs marocains (UNIM), a rappelé avec fermeté que le statut consensuel de 2011, jamais réactualisé, est désormais «obsolète» face à la flambée du coût de la vie. «Comment justifier que l’ingénieur, pourtant formé dans des filières d’excellence et d’accès sélectif, se retrouve relégué en queue de peloton en matière de rémunérations et d’avantages sociaux?», s’est-il indigné.

Il souligne que cette marginalisation contraste avec les améliorations accordées à d’autres corps de métier. Handouf a lié cette revendication aux impératifs structurants du Royaume: «La transition numérique, la souveraineté énergétique et la sécurité hydrique exigent une ingénierie nationale robuste et des compétences mobilisées». Or, le cadre actuel, dépassé, démotive la profession et alimente une fuite silencieuse des talents vers l’étranger ou vers le secteur privé, relaie Al Akhbar.

L’UNIM en appelle ainsi à un «dialogue sérieux et global» avec les pouvoirs publics, condition sine qua non pour «offrir un environnement incitatif permettant aux ingénieurs de contribuer pleinement au développement durable». Cet avertissement fait écho aux grèves organisées en janvier 2025, déjà motivées par les atermoiements gouvernementaux.

Parmi les exigences prioritaires figurent l’adoption d’un statut unifié pour les ingénieurs et architectes de la fonction publique, une convention collective pour le privé et une loi encadrant strictement l’exercice professionnel.

Par Hassan Benadad
Le 30/05/2025 à 19h22