Gouvernance: l'IGAT reprend du service et épluche les comptes des communes

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Revue de presseKiosque360. Suite à plusieurs plaintes et réclamations faisant état de probables cas de corruption dans des assemblées locales, l’IGAT a lancé une série de missions d’inspection. Tout y passe: les marchés publics lancés par des conseils élus, leurs finances et leur mode de gestion.

Le 03/09/2020 à 14h03

Après une pause de quelques mois à cause, notamment, de l’état d'urgence sanitaire, l’IGAT reprend son travail et, donc, ses missions d'inspection et d'audit. La redoutable Inspection générale de l'administration territoriale, dirigée par le wali Zineb El Adaoui, a ainsi décidé d'y voir de plus près dans la gouvernance des conseils provinciaux et préfectoraux, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 3 septembre. 

L’IGAT s’est mise en mouvement suite à plusieurs plaintes et réclamations reçues dernièrement et faisant état de probables affaires de corruption dans certains conseils provinciaux et préfectoraux du Royaume. Le quotidien parle notamment de passation frauduleuse de marchés publics qui auraient profité à certains bureaux d'études et entrepreneurs bien introduits au niveau des provinces et préfectures ciblées. Assabah ne précise cependant pas de quels conseils provinciaux et préfectoraux il s'agit.

Quoi qu'il en soit, souligne le quotidien, les inspecteurs de l’IGAT ont entamé leurs missions fin août, lesquelles missions se poursuivent encore en ce début septembre. Il s'agit d'abord de s'assurer que les conseils élus visés ont bien respecté les décisions et les injonctions contenues dans les rapports d'inspections effectuées lors des précédents exercices budgétaires. Ensuite, les inspecteurs évalueront l'exécution des programmes et les plans élaborés, en matière d'optimisation des recettes fiscales, par les présidents des conseils concernés. Les inspecteurs de l’IGAT ont également pour objectif, poursuit le quotidien, de vérifier à quel point les dirigeants des conseils provinciaux et préfectoraux ciblés respectent les procédures légales en termes de maîtrise des dépenses et de gestion des ressources humaines.

Bref, poursuit le journal, l’IGAT entend faire respecter les règles de bonne gouvernance au niveau de la gestion des affaires des assemblées élues, et ce en diversifiant la nature de ses missions qui portent aussi bien sur l'audit des finances locales que sur le contrôle de gestion. L'objectif est le même: traquer les niches de corruption et sanctionner les responsables locaux incriminés. Dans une optique plus large, il est également question d'améliorer la gestion des affaires locales et de corriger les dysfonctionnements et les écarts de gestion. Dans cet objectif, les services du ministère de l'Intérieur ont décidé de doter les assemblées concernées de logiciels informatiques de gestion des finances locales.

L'installation de ce système informatique, souligne le quotidien, aura également pour finalité d'aider les assemblées à bien préparer leur budget, à mieux contrôler les achats et à assurer le suivi des marchés et des projets lancés. Les autorités de tutelle ont également pour projet de doter les assemblées locales, notamment les grandes et les moyennes, d'une administration fiscale performante. Ceci devrait les aider, avec le concours des services de la TGR, à réaliser les recensements annuels des assujettis aux taxes locales, élargir l'assiette fiscale et mettre en place des mécanismes à même d'assurer un taux optimal de recouvrement des impôts locaux. 

Par Amyne Asmlal
Le 03/09/2020 à 14h03