Forum Rotary Club. Casablanca: pour Youssef Amrani, "le Maroc et l’Afrique ne font qu’un"

Youssef Amrani. Conseil de sécurité, siège des Nations Unies, New York. 

Youssef Amrani. Conseil de sécurité, siège des Nations Unies, New York.  . DR

A l’occasion de la seconde édition du forum «Le Rotary au service de l’Afrique», tenu hier, samedi 13 avril, à Casablanca, Youssef Amrani, futur ambassadeur du Maroc à Pretoria, s’est prononcé sur la vision africaine du royaume, une vision «communautaire, non pas colonialiste».

Le 15/04/2019 à 13h57

Actuellement chargé de mission au cabinet royal, nommé par le roi comme ambassadeur du royaume en Afrique du Sud, comme ses pairs, le 20 août 2018 dernier, Youssef Amrani n’a reçu la confirmation de sa nomination qu’au 6 mars 2019, comme Le360 l'avait d'ailleurs annoncé, en exclusivité

C’est donc sans grande surprise qu’il a été l’invité du club Rotary Mers Sultan, aux côtés de Brahim Touimi Benjelloun, président de Bank Of Africa (la nouvelle dénominaation du groupe BMCE Bank de Othman Benjelloun, second groupe panafricain en terme de couverture géographique, présent sur l'ensemble du continent). 

Organisé par le Rotary Club Casablanca Mers Sultan, ce forum a rassemblé des rotariens, membres de ce club aux ramifications mondiales, créé en 1905 aux Etats-Unis, présent aujourd'hui dans plus de 200 pays, dont le Maroc.

Outre les "rotariens", étaient également présents, samedi 13 avril, des spécialistes de l’Afrique et des amis du Rotary club de Casablanca Mers Sultan. 

Objectif de cette soirée: des débats et des échanges autour des différentes actions menées par les Rotariens sur le continent, autour des thèmes du développement numérique en Afrique et de la relation particulière qu’a le Rotary Club avec un concept particulièrement en vogue: l’économie inclusive. 

Youssef Amrani, qui a ouvert ce forum par une allocution, en sa qualité d'ambassadeur désigné en Afrique du Sud, n’a pas manqué de rappeler que l’Afrique, aujourd’hui deuxième pôle de croissance derrière l’Asie, «ne doit pas oublier que dans le monde de demain, elle aura un rôle majeur à jouer dans l’intégration, la prospérité et la stabilité mondiale».

Pour ce diplomate, le monde d’aujourd’hui est d’une opacité telle que «toute lecture géopolitique est très difficile», et de souligner que «même les institutions de Bretton Woods [du nom des accords qui ont donné lieu, post Seconde guerremondiale, au Fonds Monétaire International -FMI- mais aussi à la Banque Mondiale, Ndlr] ont démontré leur limite au maintien de la prospérité et de la paix mondiale».

D’après ce Tangérois de naissance, «l’Afrique a toujours été perçue sous le prisme des obstacles qui s’y dressent», a contrario de la vision du roi Mohammed VI, qui y a vu «un continent de croissance et d’avenir pour le monde».

Pour cela, pour reprendre les termes de l'allocution de Youssef Amrani, il convient de réfléchir à de nouveaux cadres de coopération et à des instruments novateurs, adaptés à la réalité culturelle et historique africaine, loin des paquets de solutions parachutés par les commissions internationales n’ayant connu ces obstacles que depuis leurs écrans.

Et ce fin diplomate d'ajouter que le Maroc souhaite «une Afrique forte, insérée dans la mondialisation, s’imposant comme le continent du progrès». Il souligne, à cet égard, que ces réalisations ne sauraient avoir lieu sans «un développement inclusif et durable», outillé d’une «gouvernance adaptée aux réalités du continent».

«L’Afrique et le Maroc ne font qu’un», a assuré, en une conclusion forte, Youssef Amrani, qui a conclu son discours en rappelant le caractère solidaire d'une coopération que le roi Mohammed VI avait soulignée dans son discours du 20 août 2016: «Nous ne considérons pas l’Afrique comme un marché pour vendre et écouler les produits marocains… Mais plutôt comme un espace d’action commune pour le développement de la région, au service du citoyen africain». 

Parmi les différentes présentations qui ont été effectuées, Le360 a retenu celle de Yasmine Alaoui, jeune (et brillante) chercheuse en marketing territorial, elle aussi native de Tanger, à l'instar de Youssef Amrani.

Entre autre précieuses informations, Yasmine Alaoui a présenté ses réalisations dans un des quartiers les plus dangereux de Tanger, anciennement appelé quartier «chouk» (épines) dont elle a réussi la transformation en quartier «warda» (fleur).

Cette transformation, au-delà du changement d'appellation, est beaucoup plus profonde, puisqu’elle a réussi, à travers l’inclusion des jeunes du quartier dans la réhabilitation de leur lieu de vie, moyennant leur contribution par des sommes modestes, à peupler le quartier de fleurs, bouleversant ainsi la vision que ceux-ci avaient de leur territoire. Une transformation qui a éliminé l’insécurité qui y régnait.

Brahim Benjelloun Touimi, le président de Bank of Africa et bras droit de Othman Benjelloun, a quant à lui clôturé ce forum par un discours qu'il a voulu inspirant et futuriste. Il a débuté son allocution par un très simple «aujourd’hui, nous sommes le 13 avril 2029», puis il a transporté tout un chacun dans les réalisations, les avancées et le positionnement que le Maroc aura accomplis, dans 10 ans, en continuant sur la voie d'un développement panafricain souhaité au plus haut niveau. 

Par Oussama El Bakkali
Le 15/04/2019 à 13h57