Eric Holder : "La fermeture de Guantanamo n'est pas facile"

Eric Holder, procureur général des Etats-Unis

Eric Holder, procureur général des Etats-Unis . DR

Invité mardi à l'Institut supérieur de la magistrature, le procureur général des Etats-Unis a reconnu la difficulté rencontrée pour fermer ce centre qui abrite une centaine de détenus.

Le 29/10/2013 à 19h50

Un étudiant de l'Institut supérieur de la magistrature n'a pas eu froid aux yeux quand il a demandé mardi au Procureur général des Etats-Unis, Eric Holder, juste après son exposé axé sur la lutte contre la corruption dans le monde, pourquoi le président américain n'a-pas encore fermé le célèbre camp de Guantanamo. "Le président et moi-même oeuvrons pour le fermer mais ce n'est pas facile", telle a été sa réponse. Eric Holder a eu droit à cette question pertinente juste après avoir pris la décision d'offrir l'occasion à ces jeunes magistrats en formation de poser librement une ou deux questions en dehors de celles, très générales, qui lui avaient été adressées par écrit.

Le centre "abrite actuellement 106 détenus. Le président oeuvre aux côtés du Congrès pour le fermer, nous allons transférer une partie de ces prisonniers vers leur pays d'origine, et d'autres vers des pays d'accueil. La fermeture a pris beaucoup de temps. Nous nous sommes engagés à le fermer", a-t-il reconnu. Le 22 janvier 2009, au lendemain de son investiture, Barack Obama avait pourtant signé, a rappelé l'étudiant marocain, un décret décidant de la fermeture du camp de la base navale de la baie de Guantanamo, à Cuba, dans un délai d'un an. Quatre mois plus tard, le Congrès, pourtant dominé par les démocrates, avait infligé un revers au nouveau chef d'Etat, empêchant la fermeture de ce camp et refusant de débloquer 80 millions de dollars. Depuis, le Congrès s'oppose systématiquement à la fermeture de cette prison.

Devant les jeunes magistrats en formation à l'Institut supérieur de la magistrature, Eric Holder, qui a le grade de ministre de la Justice dans l'administration d'Obama, a insisté sur la lutte contre la corruption. Pour rappel, il a participé au deuxième Forum arabe sur le recouvrement des avoirs des pays en transition tenu du 26 au 28 octobre à Marrakech.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 29/10/2013 à 19h50