Élections 2021: un duel El Othmani-Aït Menna à Mohammedia?

Saâd-Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD

Saâd-Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD . DR

Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement compte se représenter à Mohammedia, où il avait remporté un siège lors des dernières législatives. El Othmani s’aventure sur un terrain miné où les islamistes sont atomisés par leurs luttes intestines et le retour en force du RNI, mené par l’ambitieux Aït Menna.

Le 03/05/2021 à 22h06

Le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, va se présenter aux élections législatives pour la sixième fois. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 4 mai, que le patron du PJD compte se représenter dans la circonscription de Mohammedia où il avait remporté son siège parlementaire lors des dernières législatives. Selon des sources proches du parti, El Othmani aurait déjà pris pied dans la cité des fleurs où il a multiplié les contacts avec les responsables locaux. Les mêmes sources indiquent qu’El Othmani est conscient du fait que son parti a perdu beaucoup de son aura après la destitution de la présidente islamiste, Imane Sabir, à cause de sa mauvaise gestion du conseil municipal.

Le patron du PJD ne cache pas son inquiétude face à l’avancée du RNI, qui aspire à rafler la mise lors des élections communales et législatives grâce à l’influence de l’homme d’affaires Hicham Aït Menna. Une inquiétude justifiée car ce pur fedalien auréolé par l’ascension fulgurante du club de football du Chabab de Mohammedia, qu’il dirige, s'est forgé une excellente réputation au sein de la population mohammadienne. D’autant que c’est une militante du RNI, en l’occurrence Zoubida Taoufik, qui a remplacé la PJDiste Imane Sabir à la tête du conseil municipal de la ville.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que la candidat Saâd-Eddine El Othmani a raison de se faire du souci, sachant que des conseillers du PJD se sont ralliés, à deux reprises, à l’opposition pour destituer l’un des leurs qui présidait le conseil municipal. Car, avant Imane Saber, l'ex-président PJDiste Hassan Antara avait été, lui aussi, évincé en 2018, quand 14 des élus islamistes ont voté contre lui. Certes, la révocation des présidents successifs du conseil municipal a été décidée par le tribunal administratif, mais c’est grâce à l’alliance des islamistes contre les islamistes que le RNI a gagné le gros lot. Autant dire que le chef du gouvernement et patron du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, s’aventure sur un terrain miné où les divergences entre les militants locaux ont atteint leur summum.

Depuis qu'il a remporté la circonscription de Mohammedia, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et le PJD a perdu beaucoup de sa popularité au sein de la population de Mohammedia. En 2016, la liste conduite par El Othmani avait raflé 27.835 voix, soit 42,57% du total, sur un taux de participation de 40,26%. Mais, à cette époque, le RNI n’avait pas présenté de candidat et s’était contenté de soutenir le candidat du PAM. Aujourd’hui, le RNI revient avec force sous la conduite d’un Aït Menna on ne peut plus ambitieux et face auquel le chef du gouvernement et du PJD risque de perdre des plumes.

Par Hassan Benadad
Le 03/05/2021 à 22h06