El Guerguerat: l'étrange silence d'Al Adl Wal Ihsane

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Revue de presseKiosque360. Depuis l’intervention des FAR à El Guerguerat, le 13 novembre, «la jamaâ» n’a eu aucune réaction. Elle s’est placée, à nouveau, en dehors de la mobilisation nationale pour l’intégrité territoriale.

Le 25/11/2020 à 20h28

Cela fait presque deux semaines que les Forces armées royales sont intervenues pour dégager et sécuriser le passage frontalier d’El Guerguerat. Toutes les forces vives de la Nation ont réagi à cette intervention dans un élan de mobilisation nationale pour la défense de l’intégrité territoriale du Royaume. Pendant ce temps, chez «la Jamaâ», c’est silence radio. Al Adl Wal Ihsane, qui réagit d’habitude à tout et à n’importe quoi, s’est subitement muré dans un silence des tombe, commente le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 26 novembre.

L’organisation islamiste, qui ne rate aucune occasion de faire entendre haut et fort sa voix, surtout quand le domicile de l’un de ses membres est mis sous scellé, ce qui arrive à chaque fois qu’une demeure est utilisée pour abriter des rassemblements clandestins, est restée muette. Les dirigeants d’Al Adl Wal Ihsane n’ont pas daigné exprimer la moindre réaction ni position, et encore moins commenter l’intervention des FAR, dans cette zone frontalière entre le Maroc et la Mauritanie, pour la nettoyer et chasser les bandits séparatistes qui ont obstrué cette route importante pour le commerce entre le Royaume et l’Afrique de l’Ouest.

Al Adl Wal Ihsane, poursuit le quotidien, n’a pas non plus dénoncé les pratiques de banditisme auxquelles s'adonnaient les séparatistes dans cette zone depuis le 21 octobre. D’après Assabah, qui cite certains membres en rupture de ban avec la direction de «la Jamaâ», on décèle, dans la littérature de cette dernière, une tendance à peine voilée à la schizophrénie à chaque fois que la question du Sahara marocain est évoquée. En réalité, pour Al Adl Wal Ihsane, c’est une question secondaire qui, à ses yeux, ne mérite pas de mobiliser ses adeptes pour la défendre.

Ainsi, pour elle, même la défense de l’intégrité territoriale du Royaume ne mérite pas une mobilisation de ses adeptes. De toutes les manières, comme l’a d’ailleurs déjà souligné son fondateur par le passé, les frontières des Etats-Nations ne sont qu’une «chimère». C’est que «la Jamaâ» rêve encore et toujours d’un Etat de la Khilafa. Un califat qui s’étend de l’Orient à l’Occident.

C’est donc pour cela, souligne Assabah, que la direction d’Al Adl Wal Ihsane a donné l’ordre à ses membres de s’abstenir de toute action pour défendre la question du Sahara marocain. L’affaire d’El Guerguerat est pour elle secondaire et même marginale. La mobilisation nationale des Marocains autour de la question de la défense de l’intégrité territoriale de leur pays ne le lui dit rien. Ce qui l’intéresse, ce sont les questions qui lui permettent d’élargir ses bases pour servir ses propres projets, même si c’est aux dépens de l’intérêt de tout le pays.

La position d’Al Adl Wal Ihssan sur la question du Sahara n’est pas sans rappeler celle d’Annahj. Ainsi, au moment où tous les Marocains parlent d’une seule voix et réaffirment que l’intégrité territoriale du Royaume est une ligne rouge, cette formation d’extrême gauche s’est prononcée, elle, en faveur des séparatistes du Polisario. Au sujet d’El Guerguerat, Annahj, tout en usant et abusant de la terminologie si chère aux séparatistes qu’est le « Sahara occidental », estime, en effet, que «le conflit comporte des dangers pour la région et ses peuples». Et ce en rappelant sa position de toujours: une solution au conflit qui garantit «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».

Par Amyne Asmlal
Le 25/11/2020 à 20h28