Le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports se dirige vers l’instauration d’une prime annuelle de performance pour les enseignants des cycles primaire et secondaire. «Il s’agit d’une première dans le secteur de l’éducation nationale», commente d’emblée Abderrazzak Drissi, secrétaire général national de la Fédération nationale de l'enseignement (FNE).
Dans le détail, cette prime sera accordée aux enseignants sur la base d’une évaluation qui prend en compte deux variables: la formation continue et la performance professionnelle. «Des évaluations du niveau général des élèves seront menées par les inspecteurs du ministère au début de l’année et d’autres à la fin de l’année scolaire pour examiner leur progrès et, par conséquent, la performance professionnelle de l’enseignant», explique Drissi. Cette démarche permettra «une amélioration du rendement des enseignants et de la qualité de l’enseignement au niveau des établissements publics», poursuit-il.
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Sur ce point, le ministère de l’Éducation nationale et ses partenaires sociaux ont trouvé une entente sur le fond, mais pas sur la forme. Le département que dirige Chakib Benmoussa a proposé 1.200 dirhams par mois pour les enseignants éligibles à cette prime pour une période de trois ans prorogeables tout au long de la vie professionnelle, en cas d’évaluation positive à l’issue des trois premières années. Les syndicats, eux, ont exigé une prime nette mensuelle de 1.500 dirhams, soit 18.000 dirhams par an (équivalent de 3 mois de salaire), nous apprend Drissi.
En cas de faible rentabilité, le ministère a proposé le retrait de la prime dans sa totalité. Les syndicats préfèrent «faire bénéficier l’enseignant de 50% de cette prime, dans un premier temps, avant son retrait définitif en cas de stagnation du niveau de rendement», confie le secrétaire général de la FNE.
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Une autre pierre d’achoppement concerne le nombre de bénéficiaires de ladite prime. Le ministère de tutelle a proposé d’en faire bénéficier 10% des enseignants, soit environ 30.000 des 316.000 enseignants que compte le système éducatif public. Les syndicats, eux, réclament 15%, soit environ 45.000 enseignants. «Le calcul de ce pourcentage doit se faire au niveau de chaque établissement scolaire ou d’un groupement d’établissements», tient à préciser notre interlocuteur. Et de conclure: «Il faut veiller à ce que cette évaluation soit basée sur les principes de l’équité et de la transparence.»