La pré-campagne électorale s’intensifie, déclenchant une série d’accusations entre les partis. On dénonce l’utilisation des ressources étatiques à des fins électorales, la manipulation des médias publics pour promouvoir certains candidats, la distribution de paniers de Ramadan pour influencer les électeurs les plus vulnérables, et l’augmentation des subventions aux associations pour les transformer en outils de mobilisation. Les élus locaux sont également critiqués pour leur activisme prématuré sur les réseaux sociaux. C’est ce que rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 17 et 18 mai.
Des parlementaires, indique le quotidien, se sont lancés à leur tour dans une course pour rendre publiques leurs réalisations sur leurs comptes officiels Facebook. «Certains ont multiplié les questions écrites très critiques et fort embarrassantes adressées aux ministres. Certains parlementaires de la majorité, ayant rompu avec le pacte de leurs composantes au Parlement, s’y sont mis, et ce afin de ne pas laisser le champ libre à leurs rivaux de l’opposition», indique le quotidien.
Ces derniers ont, par ailleurs, intensifié leurs visites dans leurs circonscriptions pour rencontrer les citoyens. Certains ont ouvert des bureaux pour recueillir les doléances, tandis que d’autres publient des photos sur les réseaux sociaux pour revendiquer la réalisation de projets comme l’ouverture de routes ou la construction d’écoles ou de dispensaires, ajoute le quotidien.
Entre-temps, poursuit Assabah, l’opposition parlementaire a appelé le gouvernement à «ouvrir des consultations sur les élections, notamment sur la révision du mode de scrutin, du seuil électoral, du découpage administratif et territorial, ainsi qu’à l’ouverture des chaînes publiques aux débats télévisés». Elle a également demandé à «ne pas attendre la fin de l’année pour soumettre les lois électorales au Parlement, afin d’éviter de les discuter sous pression en parallèle avec le projet de loi de finances 2026, qui nécessite deux mois de débats et de votes entre les deux Chambres». De leur côté, les leaders de la majorité ont sollicité le ministère de l’Intérieur pour «ouvrir un débat public sur l’ensemble du système électoral», rapporte Assabah.
Le ministère de l’Intérieur a répondu aux deux camps «en appelant les acteurs politiques au calme, précisant que des études techniques seraient menées pour permettre aux experts des ministères de proposer des solutions pratiques afin d’éviter les problèmes ainsi anticipés, de résoudre les questions en suspens et d’encourager les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales», précise le quotidien.
Cela dit, selon des sources citées par Assabah, le ministère de l’Intérieur a examiné les déclarations des leaders des partis et n’a pas trouvé de propositions concrètes, sauf peut-être dans le cas de l’USFP. Les autres chefs de partis de l’opposition se sont contentés de revendiquer l’égalité d’accès aux médias publics et la dissociation entre le travail associatif humanitaire et la pratique politique, entre autres. La routine, en somme.
À leur tour, les partis de la majorité et leurs parlementaires ont affirmé que les initiatives de l’opposition à la Chambre des représentants, notamment le projet de création d’une commission d’enquête sur l’importation de bétail et de viandes rouges, ainsi que l’initiative de la motion de censure pour embarrasser politiquement le gouvernement, avaient des visées purement électoralistes, et rien de plus.