On est certes loin de la banqueroute, mais les finances de la ville de Casablanca ne semblent pas non plus être au beau fixe. La situation est telle que le ministère de l’Intérieur intervient aujourd’hui pour imposer des ajustements et rectifier ainsi le tir… du moins, d’un point de vue réglementaire.
Dans son édition du mercredi 18 mai, Assabah rapporte que le Wali de la région de Casablanca-Settat, Said Ahmidouch, a adressé il y a quelques jours une missive à la présidente du Conseil de la ville, Nabila Rmili, pour qu’elle convoque une session extraordinaire dont l’objet sera l’adoption d’un financement supplémentaire pour le programme de soutien.
Comme le veut la réglementation en vigueur, ajoute le quotidien, cette session devra être organisée dans un délai de 10 jours après la réception de ladite lettre, soit avant la fin du mois en cours. Le journal va encore plus loin annonçant la tenue de cette session juste après la session ordinaire du mois de mai, prévue jeudi prochain.
Faut-il alors voir dans la lettre du wali un quelconque mécontentement, un rappel à l’ordre ou un avertissement au bureau dirigeant du Conseil de la ville ? Rien n’est sûr. Des élus affirment même qu’il s’agit plutôt d’une porte de sortie proposée à la maire de la métropole pour qu’elle concrétise les propositions dont elle a fait part lors de précédentes sorties médiatiques, tout en évitant d’enfreindre les dispositions réglementaires. En effet, Nabila Rmili a répété plusieurs fois que les finances de la ville sont au plus mal et qu’il faudrait trouver des solutions concrètes à des problèmes de financement. Ceci est d’autant plus urgent que certains projets pourtant importants sont actuellement suspendus à cause de cette situation financière.
Selon les sources d’Assabah, la maire de la ville a ouvert le débat avec les membres de son bureau ces derniers jours pour tenter de trouver une solution. Elle a également, selon les mêmes sources, ouvert les portes du dialogue avec le ministère de l’Intérieur, particulièrement la Direction des collectivités locales, pour étudier la possibilité de recourir à un prêt pour financer le déficit enregistré sur certains projets.
Ceci intervient, ajoute Assabah, alors que la mairie a puisé dans toutes les pistes pouvant générer des ressources. Mais ces dernières restent limitées à 3,5 milliards de dirhams par année, soit un niveau nettement inférieur aux besoins réels de la ville. A cela s’ajoutent d’autres difficultés qui entravent le recouvrement par la ville de certaines des ressources, à l’instar d’une partie des recettes fiscales. A ce titre, Assabah évoque un montant de 10 milliards de dirhams qui reste à recouvrer, soit quasiment le triple du budget annuel de la mairie. Face à ce constat, précise le quotidien, Nabila Rmili ne trouve pas d’autres solutions que de recourir à un prêt dont le montant pourrait s’élever à un milliard de dirhams.