Assassinat d'Aït El Jid: la défense insiste sur la comparution de Hamieddine

Abdelali Hamieddine (membre dirigeant au sein du PJD).

Abdelali Hamieddine (membre dirigeant au sein du PJD). . DR

Habib Hajji, l'avocat d'Aït El Jid, jeune étudiant assassiné par des islamistes en 1993 à Fès, a appelé, ce mardi 23 janvier, à la veille de la comparution d'Abdelali Hamieddine devant un juge d'instruction, à la prise en compte de nouveaux témoignages. Les détails.

Le 23/01/2018 à 12h21

«Nous demandons que ces nouveaux éléments soient pris en compte», a affirmé Habib Hajji dans une déclaration à Le360, confirmant la décision du juge d'instruction d'ouvrir les auditions avec Hamieddine ce mercredi 24 janvier à la Cour d'appel de Fès.

Interrogé sur le fait que l'avocat d’Abdelali Hamieddine n'a pas reçu de convocation pour assister son client, Habib Hajij précise que la convocation et la présence de l'avocat ne sont pas indispensables lors de la première audition d'un prévenu.

«Ce qui nous intéresse, c'est la convocation et la présence du mis en cause, la question de l'avocat ne se pose qu'après la première comparution», a-t-il souligné. Et d’ajouter: «La famille d'Aït El Jid pense que Hamieddine n'a pas été jugé. Nous réclamons des poursuites selon l'article 399 qui punit de la peine capitale quiconque s'est livré à des tortures ou à des actes de barbarie ayant entraîné la mort». 

Rappelons qu'Abdelali Hamieddine avait été arrêté et condamné, suite à ce meurtre, à deux années de prison ferme, avant d'être innocenté et même indemnisé par l'Instance équité et réconciliation. Un autre accusé issu des rangs d'Al Adl Wal Ihsane a écopé de dix ans de prison.

Le seul témoin encore en vie, Haddioui El Khammar, rapporte, dans sa déposition, qu'une vingtaine de personnes s'étaient acharnées sur le corps de l'étudiant de gauche, près de la Faculté de droit de Fès (Dhar Mehraz), juste après une «halakiya» (discussion en plein air).

Le360 a essayé plusieurs fois de joindre Abdelali Hamieddine pour avoir sa version des faits après l'apparition de nouveaux éléments dans cette affaire, mais il est resté injoignable. 

Dans ces dernières réactions, Hamieddine, membre dirigent au PJD, a démenti son implication directe dans le meurtre, accusant le Parti authenticité et modernité (PAM) d'instrumentaliser cette affaire à des fins politiques.

Reste maintenant à savoir si Abdelali Hamieddine, par ailleurs président de l'association Karama (dignité), répondra à la convocation du juge d'instruction.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 23/01/2018 à 12h21