Algérie: le mystérieux décès dans un «accident» du général Rachid Harrat

La mort, dimanche dernier dans un accident de la circulation, du général Rachid Harrat, directeur général de la sécurité des communications et des télécommunications à la présidence algérienne, suscite moult questions chez les Algériens.

Revue de presseLa mort, dimanche dernier dans un accident de la circulation, du général Rachid Harrat, directeur général de la sécurité des communications et des télécommunications à la présidence algérienne, suscite moult questions chez les Algériens. Sur les réseaux sociaux, ils sont unanimes à dire que Harrat a été liquidé par le «système» qui lui reprocherait de nombreuses décisions. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath.

Le 22/08/2023 à 21h39

Alors qu’il se rendait apparemment en Tunisie à titre privé, le général Rachid Harrat, directeur général de la sécurité des communications et des télécommunications à la présidence algérienne, a été tué, dimanche dernier, dans un accident de la circulation, non loin de la frontière avec la Tunisie.

Dans son édition du mercredi 23 août, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia rapporte que cet accident a suscité de nombreuses réactions de doute sur les réseaux sociaux, où les internautes algériens s’accordent à dire que ce général puissant était condamné par un clan du régime algérien qui ne lui aurait pas pardonné de nombreux actes, volontaires ou non.

Parmi ces faits, Al Ahdath cite la publication récente par le site d’Algérie Télécom d’une carte complète du Maroc, avec ses provinces sahariennes, ce qui constitue un sacrilège impardonnable pour les généraux algériens.

Pire, le général Harrat aurait été impliqué par le clan des généraux dans des écoutes téléphoniques à travers lesquelles le clan présidentiel avait récemment visé son principal adversaire, le chef d’état-major de l’armée algérienne, Said Chengriha. C’est du moins ce que croit savoir le journaliste-écrivain algérien Oualid Kébir, qui se demande, dans une publication sur le réseau X (ex-twitter), si l’affaire des écoutes téléphoniques menées par le patron de «Mobilis», l’opérateur public de téléphonie mobile, n’a pas signé l’arrêt de mort du général Harrat.

Oualid Kébir se demande également pourquoi aucune information précise n’a été diffusée sur les causes de cet accident qui, selon des rumeurs, s’est déroulé près de la ville algérienne de Taref, non loin de la frontière tunisienne. Et de s’étonner que Harrat se rendait en Tunisie pour des vacances, alors qu’il était apparemment seul dans le véhicule accidenté. Le journaliste algérien à une explication logique. «Ce système du pouvoir opaque nous a habitués à annoncer la mort de généraux, mais sans jamais donner plus de précisions. Ce qui soulève des suspicions légitimes».

Al Ahdath ajoute que le défunt général était l’un des plus importants officiers de l’armée algérienne, qui participait à toutes les grandes cérémonies et aux prises de décisions importantes, ce qui en faisait l’un des protagonistes de la lutte des clans qui divise actuellement le sommet du pouvoir, présidence d’un côté et certains généraux de l’autre.

Cependant, même si le président algérien Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre Aymène Abderrahmane et le patron de l’armée, Said Chengriha, ont tous présenté des condoléances à la famille du général Harrat, aucun d’entre eux n’a assisté à son enterrement, mardi, au cimetière El Alia.

En relation avec la carte complète du Maroc qui aurait probablement conduit à l’élimination du général Harrat, Al Ahdath Al Maghribia rappelle la récente crise d’hystérie du régime algérien qui est allé jusqu’à lancer, dans les librairies du pays, une chasse aux globes terrestres où le Maroc est présenté avec son Sahara.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 22/08/2023 à 21h39