Il n’est jamais arrivé dans l’histoire des relations internationales et des coutumes diplomatiques qu’un pays prenne position sur une décision qui n’a pas encore été prise. L’Algérie vient pourtant de le faire. La forte canicule à laquelle est exposé le pays a sans doute altéré le raisonnement de ses dirigeants, commente le quotidien Assabah dans l’éditorial de son édition du week-end des 27 et 28 juillet.
Pour la première fois dans le monde, poursuit l’éditorialiste, «un ministère des Affaires étrangères a dénoncé quelque chose qui ne s’est pas encore produit de manière officielle». Plus encore, le régime algérien «a rédigé un long et incendiaire communiqué, auquel il a veillé à assurer une large diffusion dans les médias online, les chaînes TV, les journaux et les réseaux sociaux, pour le retirer quelques heures plus tard».
Habituellement, relève l’éditorialiste, la position politique et diplomatique sur «une décision indésirable» est prise après de longues réunions et des consultations qui peuvent prendre beaucoup de temps. Sa diffusion au public est ensuite confiée à un porte-parole officiel. Ce dernier prend soin de bien peser ses mots, tout en ayant rédigé au préalable, et pour plus de précautions, sa déclaration en respectant les règles d’usage en pareille situation.
«Mais avec le régime algérien, on peut s’attendre à tout, y compris à l’inversement de l’ordre des choses. La décision devient une opinion en un rien de temps, et la position, une réaction».
Bref, souligne l’éditorialiste, pour idiot que l’on puisse qualifier ce communiqué, il reste porteur d’une bonne nouvelle, relative à une prochaine clarification de la position de la France sur la question du Sahara. Une reconnaissance claire et sans ambages de la marocanité du Sahara et de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son territoire, de Tanger à Lagouira, ainsi qu’un soutien ferme et franc au Plan d’autonomie, présenté par le Royaume il y a 17 ans comme seule base sincère et crédible pour la résolution de ce conflit.
«Alors que nous profitions tranquillement des bienfaits de cette saison estivale, nos amis algériens nous ont annoncé que la France rejoignait l’alliance des pays européens, africains et américains convaincus que le Sahara fait partie intégrante du territoire marocain», écrit l’éditorialiste.
À cet égard, poursuit-il, «nous ne pouvons que remercier le «messager» de nous avoir transmis ce précieux message».
L’heureuse nouvelle «est exactement ce que nous souhaitions et cherchions. Que de plus en plus de pays rejoignent la communauté des Etats qui ont décidé de se ranger du côté de la légalité et de la légitimité».