Al Jazeera, Tebboune et la haine du Maroc

La président algérien Abdelmajid Tebboune interviewé par  la chaine Al Jazeera.

La président algérien Abdelmajid Tebboune interviewé par  la chaine Al Jazeera. . DR

Revue de presseKiosque360. La chaine Al Jazeera a permis au président algérien de prendre tout son temps pour déverser sa haine sur le Maroc. Tebboune confirme ce que pensent de lui les Marocains, qui le désignent comme l’incarnation même du mal qui nous a été imposé par une géographie injuste.

Le 09/06/2021 à 13h35

La chaine Al Jazeera a accordé au président algérien, désigné par l’armée, un temps de parole assez conséquent pour discuter de la réalité de son pays et de son environnement géographique. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia relaye, dans son édition de ce mercredi 9 juin, qu’on ne peut rien reprocher à la chaîne qatarie, qui a toujours invité des politiques de tous bords sans distinction aucune.

La preuve en est que ses journalistes ont interviewé des dirigeants israéliens en pleine guerre contre la Palestine, en assumant, sans ambages, leur mission d’information. En revanche, les propos du président Tebboune ont suscité beaucoup d’interrogations, tout particulièrement quand il a éludé tout ce qu'il se passe en Algérie pour se concentrer sur le soutien de son pays aux séparatistes du Polisario.

De ce fait, il a été clair et était en harmonie avec les généraux qui l’ont placé dans ce fauteuil, en déclarant que le soutien de son pays au Polisario était un principe constant de la politique algérienne qui ne saurait être dénaturé par le temps. En conséquence, le président algérien confirme ce que pense de lui le peuple marocain, qui le désigne comme le meilleur représentant du voisin du mal qui nous a été imposé par une géographie «injuste».

Il confirme, aussi, que le complexe du Maroc est une constante dans la doctrine de la junte militaire algérienne. Car la république créée par de Gaulle dans les années soixante du siècle dernier n’arrive pas à admettre que son voisin est un Etat qui cumule des centaines d’années de civilisation, d’authenticité et de traditions.

L’éditorialiste du quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que Tebboune et ses maîtres galonnés dirigent un pays créé où l’on ignore la notion de l’Etat. C’est pour cela qu’il a déclaré à Al Jazeera qu’il a été mandaté (par l’armée) pour libérer l’Algérie de la bande qui a «voulu exploiter la maladie de Bouteflika» pour s’accaparer le pouvoir. Il faut vraiment que le peuple algérien soit bougrement inintelligent pour croire les propos d’un président en total déphasage avec une population en ébullition.

Non, le peuple algérien est trop intelligent pour croire à la bêtise d’un homme qui se dit soi-disant partisan du Hirak, alors que les milliers de gens qui l’animent ne cessent d’entonner ces slogans: un «Etat civil et non militaire» ou encore «pas d’élections avec les bandits».

Il est vrai que Abdelmadjid Tebboune et Saïd Chengriha multiplient les tentatives pour détourner l’attention en créant des crises artificielles afin de convaincre les Algériens que le changement est impossible dans ce pays. Les généraux n’offrent donc aux jeunes qu’une seule solution: c’est de rester prisonniers d’un régime atteint par la sénilité qui s’accroche au pouvoir en se créant un ennemi imaginaire qu’est le Maroc.

Par Hassan Benadad
Le 09/06/2021 à 13h35