Valorisation du travail domestique des femmes: le Maroc donné en exemple par Al-Azhar

La mosquée Al-Azhar au Caire.. DR

Revue de presseLors d’un colloque international à Rabat, le cheikh Hassan Salah Al-Saghir, président des commissions de fatwa d’Al-Azhar, a salué l’initiative marocaine d’inscrire le droit du travail domestique («kadd wa saaya») dans la Moudawana. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 19/06/2025 à 19h08

Le cheikh Hassan Salah Al-Saghir, éminent président des commissions de fatwa de la mosquée Al-Azhar, a rendu hommage à la démarche pionnière du Maroc visant à consacrer juridiquement le droit de «kadd wa saaya» au sein de la Moudawana.

Cette disposition, qui reconnaît officiellement la contribution économique des femmes au foyer, s’inspire des fatwas historiques des oulémas malékites marocains, remontant au Xème siècle de l’Hégire, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 20 juin.

Intervenant le 18 juin à Rabat lors du colloque «La mise en œuvre du système kadd wa saaya à la lumière des évolutions du Code de la famille», le représentant d’Al-Azhar a souligné que ce concept dépasse le simple cadre conjugal.

Il englobe, en réalité, l’ensemble des apports financiers et des travaux fournis par les membres d’une famille dans l’édification du patrimoine commun. À titre d’illustration, il a évoqué les traditions solidaires observées en Égypte rurale, notamment en Haute-Égypte, ainsi que dans certaines zones urbaines, où l’entraide familiale reste vivace.

Toutefois, a-t-il nuancé, ces dynamiques, bien que vertueuses, génèrent souvent des litiges juridiques après des années d’harmonie apparente.

Le cheikh a également mis en lumière l’approche égyptienne, à la fois juridique et sociale, dans la gestion des questions liées au «kadd wa saaya». Rappelant l’appel de l’imam d’Al-Azhar, Ahmed Mohamed El-Tayeb, en faveur d’une revitalisation de ce principe, il a insisté sur son importance dans la protection des droits des femmes actives contribuant à l’enrichissement du foyer, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

«Le kadd wa saaya constitue un droit légitime pour quiconque participe, par son argent ou son labeur, à l’accroissement du patrimoine familial», a-t-il affirmé.

Néanmoins, le cheikh Al-Saghir a mis en garde contre toute dérive mercantile qui risquerait de transformer les liens familiaux, fondés sur l’affection et la solidarité, en de simples transactions économiques. «L’ijtihad législatif doit être souple, précis et mesuré, afin de préserver l’équilibre entre justice sociale et diversité des contextes familiaux», a-t-il conclu, appelant à une réflexion approfondie pour concilier tradition et modernité.

Par Hassan Benadad
Le 19/06/2025 à 19h08