Certains présidents de communes, des élus, des présidents de commissions dans des collectivités territoriales et des responsables locaux, rompus à la roublardise et à la corruption, ont inventé des formules de chantage et d’extorsion de fonds à l’occasion de la fête du sacrifice.
En effet, en brandissant la question de solidarité, ils harcèlent des entrepreneurs et des promoteurs, surtout ceux liés à leur administration par des marchés publics, afin d’offrir un certain nombre de moutons ou leur valeur. Ils leur font croire que cette «aide» ira au profit de familles démunies et défavorisées, rapporte le quotidien Assabah ce mardi 27 juin. Mais, en réalité, font remarquer les sources du quotidien, «le lot ne servira en fin de compte que ces personnes et leurs proches».
Dans une préfecture de la région de Casablanca-Settat, les sources du quotidien rapportent l’histoire d’«un promoteur immobilier qui a été harcelé par un fonctionnaire, en lui signifiant clairement d’offrir un certains nombre de bêtes ou leur valeur pour les mettre à la disposition des citoyens qui vivotent dans la précarité et la pauvreté dans la région. Ce faisant, le fonctionnaire a renvoyé tout discours autour des affaires administratives jusqu’après la fête, laissant entendre que les services de la préfecture seraient occupés par une campagne de collecte de moutons pour venir en aide aux familles défavorisées».
Mais, poursuit le quotidien, «lorsque le promoteur a demandé la liste des familles défavorisées à prendre en charge, le fonctionnaire en question s’est révolté, en l’accusant de méfiance à son égard».
Des cas pareils, indiquent les mêmes sources, seraient innombrables à travers tout le pays où des élus mettent à profit cette fête religieuse pour s’enrichir.
Ce qui pousse des entrepreneurs, des promoteurs et des bienfaiteurs à éteindre leurs téléphones au cours de cette période et à quitter les lieux. L’occasion, ajoute le quotidien, est également saisie par des présidents de communes pour entretenir leur clientèle électorale avec des moutons. «Le mouton demeure coté dans la bourse électorale, en dépit de la concurrence d’autres moyens», souligne enfin le quotidien.