Affaire du «Malien»: un dirigeant de l’Istiqlal appelle à un assainissement des partis politiques

Mohamed Zidouh, conseiller parlementaire membre du comité central du parti de l'Istiqlal.

Le 07/01/2024 à 15h59

VidéoL’affaire Naciri et Bioui, où se mêlent trafic de drogue et magouilles politiques supposées, vient de relancer un vif débat sur la nécessité d’assainir le champ politique et en particulier au niveau des partis. Mohamed Zidouh, l’un des dirigeants de l’Istiqlal, lance un appel dans ce sens.

Avant d’aborder cette question, Mohamed Zidouh a invité l’Istiqlal à organiser son congrès le plus rapidement possible afin de consolider l’union au sein de cette formation politique, l’une des plus vieilles dans l’histoire du Maroc.

Faisant implicitement référence au scandale de l’affaire Naciri et Bioui, qui a éclaboussé le PAM, le dirigeant istiqlalien estime «qu’aujourd’hui nous ne pouvons pas tolérer ce genre d’attitudes qui nuit à l’action politique».

«Les partis politiques, petits ou grands, doivent observer une pause de réflexion pour que l’histoire la retienne», a-t-il suggéré avant d’ajouter que «Sa Majesté le Roi agit à un rythme rapide pour moderniser le pays grâce à une forte vision et impulsion. Pour cela, il est impératif que les partis politiques suivent le même élan».

Pour ce conseiller parlementaire, la réforme interne des partis politiques «est essentielle pour notamment créer des élites nouvelles, propres, en mesure d’affronter les difficultés sociales et économiques du pays».

Ces partis politiques, a-t-il préconisé, «doivent se prémunir d’une force d’influence au sein de la société en jouant un rôle démocratique à l’égard des élections, où actuellement on voit des individus qui agissent au détriment de ces formations». D’autre part, Mohamed Zidouh a assuré que la situation au sein de l’Istiqlal «n’est pas préoccupante», car c’est «un parti historique où les débats internes ont toujours constitué une dynamique et une force».

«Il n’y a pas d’idéologies ni de courants qui s’opposent au sein de l’Istiqlal. Il y a deux orientations et deux visions sur la manière d’interpréter et d’appliquer les textes qui régissent le fonctionnement interne du parti», rappelle Mohamed Zidouh qui tient à préciser que le secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, agit dans le sens «d’unifier les positions dans le but d’obtenir un résultat consensuel qui satisfait tout le monde».

Le dirigeant istiqlalien a en outre minimisé le bras de fer supposé qui existerait entre le “clan des Ould Rachid” (notables sahraouis autour du maire de Laâyoune, NDLR) et le bloc des militants dit Bila Hawada.

L’élu istiqlalien a émis l’espoir que le congrès du parti de la Balance puisse se dérouler à la fin du premier semestre de 2024. «Il faut organiser, a-t-il ajouté, le congrès dans un proche délai afin de consolider son immunité face à la situation des partis politiques».

Lors de cet entretien, Mohamed Zidouh a laissé entendre que Nizar Baraka serait reconduit à la tête de l’Istiqlal pour un second mandat. Évoquant par ailleurs les diverses réformes structurelles que connait le Maroc, ce responsable, un médecin chirurgien de carrière, a qualifié «d’historique» la réforme de la santé et de la protection sociale, dans laquelle il invite le secteur privé à jouer pleinement son rôle pour accompagner cette réforme initiée par le roi Mohammed VI.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 07/01/2024 à 15h59