Après Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, voici venu le tour d’une autre figure de politique française de s’emparer du modèle marocain dans la gestion de la pandémie afin de l’opposer à la gestion française de la crise sanitaire.
Figure majeure du Rassemblement National dès 2011, influent conseiller de Marine Le Pen dont il devient par la suite le directeur stratégique de sa campagne présidentielle en 2012, puis vice-président du FN, Florian Philippot a fondé en 2017 son propre parti, Les Patriotes, au nom duquel il s’exprime dans cette vidéo de plus de 7 minutes pour y vanter le modèle marocain.
«Aujourd’hui, nous allons voir comment le Maroc a mis K.O. la France sur la crise du Coronavirus» annonce d’emblée Florian Philippot, avant de rappeler avec visiblement un brin de nostalgie que «le Maroc qui est une ancienne colonie française», et qui «est pourtant 23,5 fois moins riche que la France, affiche des résultats très supérieurs à ceux de la France en terme de mortalité». Ce qui est selon lui «parfaitement stupéfiant».
Poursuivant sur la question de la mortalité, Philippot insiste sur des chiffres probants. «Aujourd’hui, à l’heure où on se parle, il y a 77 fois moins de morts par habitant au Maroc qu’en France en ce qui concerne le Covid-19. C’est tout à fait remarquable! 165 morts du Coronavirus pour 36 millions d’habitants côté marocain, contre 23.660 morts pour 67 millions d’habitants côté français».
Puis, il en vient à la question qui agite actuellement la sphère politique française et que l’opposition ne cesse de brandir pour frapper l’exécutif là où ça fait mal: «Qu’est-ce qui peut expliquer une telle différence de réussite sur le coronavirus entre le Maroc et la France?»
Et d’y répondre tout de go: «ce sont d’abord des principes. Ceux de l’efficacité, de la souveraineté et de la liberté par rapport aux lobbies pharmaceutiques».
Une marche à suivre que Florian Philippot explique ensuite de manière très détaillée afin, dit-il, de voir «ce qu’il faut d’urgence à faire en France pour rattraper la situation».
Les principes d’anticipation et d’efficacité«Le premier cas de Coronavirus au Maroc date du 2 mars dernier. Et bien figurez-vous que 14 jours plus tard, le 16 mars, le Maroc ferme l’intégralité de ses écoles, de ses collèges, lycées et seulement 18 jours plus tard il met en confinement général sa population» explique Florian Philippot avant de rappeler qu’en France, «le premier cas de Coronavirus sur le territoire national, c’était le 24 janvier» et que «43 jours plus tard, le 7 mars, le président Macron et son épouse Brigitte paradaient fièrement devant les caméras en montrant qu’ils se rendaient au théâtre à Paris et donc appelaient les Français à vivre normalement et donc à se rendre dans des lieux aussi bondés que les théâtres, alors même que l’épidémie était en train de progresser de manière fulgurante dans notre pays», fulmine le président du groupe «Les patriotes».
D’après lui, les principes d’efficacité et d’anticipation ont aussi été appliqués dans la gestion des masques. «Sachez qu’au Maroc, il n’y a jamais eu le mensonge d’Etat qu’on a eu en France! Jamais on n’a dit aux Marocains que les masques ne servaient à rien ou que les habitants étaient incapables de les porter. Discours qui a été servi de manière incroyablement mensongère aux Français pendant des semaines et des semaines, on s’en souvient», s’insurge Philippot.
Et surtout, poursuit-il, «le Maroc s’est donné les moyens de ses ambitions. Il a rendu le port du masque obligatoire le 7 avril, ce qui n’est toujours pas le cas en France et pour y parvenir, il s’est mis en situation de production maximale, de mobilisation générale, de vraie économie de guerre, ce que n’a jamais fait la France. Ainsi, le Maroc produit aujourd’hui 7 millions de masques par jour, soit 49 millions de masques par semaine alors que le président de la république a annoncé que le France produisait 8 millions de masques par semaine, ce qui est tout à fait stupéfiant parce que la France est une puissance beaucoup plus industrielle et beaucoup plus riche que le Maroc».
Puis, Florian Philippot rappelle également que la différence majeure entre la France et le Maroc réside dans la mobilisation générale. «Le Maroc a mobilisé tout le monde!» s’exclame-t-il en citant l’artisanat et l’industrie.
«Aujourd’hui, vous avez 17 usines marocaines qui tournent nuit et jour pour fabriquer des masques et ils prévoient l’arrivée à une production journalière de 10 millions de masques. Dans le même temps le Maroc a fait le choix de ne pas se fier simplement aux importations chinoises, ce qui a été la stratégie française et d’autres pays industrialisés. Ce qui fait que nous aujourd’hui, on attend encore les fameux masques chinois qui n’arrivent pas, on a mis notre destin dans les mains de gros conglomérats chinois, ce qui était une erreur, il fallait se prendre en main! Ce qu’a fait le Maroc!» clame-t-il dépité.
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L’éloge du principe de souverainetéAutre clé du succès marocain aux yeux de Florian Philippot, la souveraineté.
Poursuivant sa série d’uppercuts sans reprendre son souffle, Philippot rappelle que «dès les 15 premiers jours de son épidémie, le Maroc a fermé l’intégralité de ses frontières nationales» et compare cela à son pays qui «ne l’a jamais fait et n’a pas prévu de le faire après le déconfinement le 11 mai».
«Nous avons même appris, hier de la part du premier ministre Edouard Philippe que pendant le déconfinement on allait rétablir des frontières entre départements et régions françaises puisqu’on n’aura pas le droit de se déplacer à plus de 100 kilomètres de son lieu de son domicile. Mais il n’a pas parlé des frontières nationales. Elles, elles seront toujours ouvertes. Ce qui fait que pendant le déconfinement, il sera plus facile d’aller de Berlin à Paris que de Paris à Lyon » s’exclame-t-il. «Voilà ce que c’est que d’être un pays qui n’est pas souverain!»
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La liberté d’actionAutre principe d’action qui fait toute la différence pour Florian Philippot, la liberté par rapport aux lobbies pharmaceutiques.
«Le Maroc a été le premier pays au monde à faire le choix du protocole du Professeur Raoult: hydroxychloroquine et azimycine dès le 23 mars par une circulaire et par la réquisition de tous les stocks de chloroquine et d’hydroxychloroquine dans les stocks de Sanofi» informe-t-il ses abonnés.
«C’est un choix très différent du choix français et globalement très différent de celui des pays les plus riches qui ont fait le choix unique des essais cliniques. Vous savez les essais cliniques, c’est très propre du point de vie méthodologique, formidable mais le problème c’est que ça produit des résultats plusieurs mois après. Et donc pendant ce temps là la bataille a eu lieu et a fait des dizaines de milliers de morts… », regrette-t-il avec amertume avant de rebondir à nouveau sur cet exemple marocain qui n’en finit plus de faire couler de l’encre en France.
«Le Maroc a fait le choix de la médecine observationnelle, c’est-à-dire partir de l’observation de ce qui marche, faire avec les moyens du bord et notamment avec un médicament qu’on connaît bien, pas cher et peu dangereux. Le résultat a été probant, parce que dès le 9 avril, on a vu sur la courbe de mortalité du Coronavirus un décrochage du nombre de morts au Maroc et en même temps un décollage du nombre de guérisons. C’est une grande différence entre la gestion de la crise côté marocain et côté français», poursuit Philippot.
Enfin, il s’interroge, «qu’est-ce que ça nous apprend tout ça?», avant d’en venir à sa conclusion ou plutôt à l’estocade finale assénée à l’exécutif français. Selon lui, «ce n’est pas tant la richesse qui compte puisque la richesse nationale française est 23,5 fois supérieure à la richesse nationale marocaine. Ce qui compte, ce sont les principes de gouvernement et les principes d’action. Si vous avez l’anticipation et l’efficacité, la souveraineté et la liberté par rapport aux lobbies, alors vous avez des résultats très supérieurs aux pays qui sont dans le mensonge, la soumission, et dans l’incapacité de se projeter dans l’avenir comme c’est le cas du gouvernement français et comme c’est malheureusement le cas de l’Etat français depuis qu’il n’est plus souverain notamment à cause de l’Union européenne».
