«Nous avons réussi à libérer 215 personnes», a déclaré mercredi soir à la télévision le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak.
Kiev a notamment récupéré 188 «héros» ayant défendu l'aciérie Azovstal à Marioupol, symbole de la résistance à l'invasion russe, et cette ville du sud -dont 108 membres du régiment Azov. Cinq commandants militaires, dont des chefs de la défense d'Azovstal, ont été transférés en Turquie, a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ils resteront dans ce pays «en sécurité absolue et dans des conditions confortables» jusqu’«à la fin de la guerre» aux termes d'un accord avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, selon le chef de l'Etat ukrainien.
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La Russie a récupéré 55 prisonniers dont l'ex-député Viktor Medvedtchouk, un proche du président russe Vladimir Poutine, accusé de haute trahison en Ukraine, a précisé Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne.
Dix prisonniers de guerre -y compris cinq Britanniques et deux Américains-, dont le transfert de Russie en Arabie saoudite plus tôt dans la journée dans le cadre d'un échange entre Moscou et l'Ukraine avait été annoncé par la diplomatie saoudienne, font partie de cet échange, a-t-il relevé.
Cette annonce intervient quelques heures après l'ordre de mobilisation partielle de réservistes donnée par Vladimir Poutine, qui a provoqué des manifestations improvisées dans au moins 38 villes de Russie et l'arrestation d'au moins 1.332 personnes. Il s'agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l'annonce de l'offensive russe en Ukraine.
«Juste châtiment»A la tribune de l'ONU, le président américain Joe Biden a attaqué frontalement la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, l'accusant d'avoir «violé de manière éhontée» les principes des Nations unies depuis son offensive en Ukraine.
Et après que Vladimir Poutine a menacé d'utiliser l'arme atomique, le président américain a insisté: «il est impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener».
Quelques heures plus tôt, dans une adresse à la nation, Vladimir Poutine s'était dit prêt à utiliser «tous les moyens» dans son arsenal face à l'Occident qu'il a accusé de vouloir «détruire» la Russie. «Ce n'est pas du bluff», a-t-il assuré.
S'exprimant mercredi par visioconférence lors de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies, Volodymyr Zelensky a exigé un «juste châtiment» contre Moscou, dénonçant avec force l'invasion de son pays par les troupes russes et appelant à la mise en place d'un tribunal spécial afin de juger Moscou «pour son crime d'agression contre notre Etat».
«Nous ne laisserons pas cette entité prévaloir sur nous», a-t-il lancé, prononçant le mot «châtiment» pas moins d'une quinzaine de fois.
Le Royaume-Uni continuera à fournir une aide militaire à l'Ukraine jusqu'à sa victoire contre la Russie, a promis mercredi soir la nouvelle Première ministre britannique Liz Truss lors de l'AG onusienne.
«Nous ne serons tranquilles que lorsque l'Ukraine aura triomphé», a-t-elle assuré, estimant qu'en décrétant la mobilisation des réservistes, Vladimir Poutine «tentait de justifier son échec catastrophique» en Ukraine.
Cette mobilisation a été décrite en Europe comme un «aveu de faiblesse» de Moscou, dont l'armée a essuyé ces dernières semaines des revers face aux forces ukrainiennes.
Une réunion d'urgence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE s'est tenue mercredi soir à New York sur l'Ukraine. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a affirmé juste après que l'UE examinait de nouvelles sanctions contre Moscou après l'ordre de mobilisation.
Les ministres européens ont adopté une déclaration condamnant «avec force la dernière escalade de la Russie», a souligné Josep Borell. «Nous allons continuer à augmenter notre aide militaire et à étudier de nouvelles mesures restrictives» contre Moscou.
A l'issue d'une rencontre un peu plus tôt consacrée à la sûreté et à la sécurité des installations civiles nucléaires en temps de conflit armés, les ministres des Affaires étrangères d'Allemagne, du Canada, de France, d'Italie, du Royaume-Uni et d'Ukraine ainsi que les représentants de Corée du sud, des Etats-Unis et de la Suisse ont souligné dans une déclaration commune «avec force que la saisie et la militarisation par la Russie de la centrale nucléaire de Zaporijjia (étaient) la cause fondamentale des menaces actuelles sur les plans de la sûreté et de la sécurité nucléaires».
«Nous rappelons que le risque accru d'un accident nucléaire demeurera dangereusement élevé tant que la Russie sera présente sur le site de Zaporijjia», ont-ils affirmé.
Les autorités ukrainiennes ont accusé Moscou d'avoir à nouveau bombardé mercredi le site de la centrale de Zaporijjia (sud de l'Ukraine), la plus grande d'Europe.
La situation dans cette centrale «se dégrade encore», a averti le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. «On ne peut pas se permettre le luxe d'attendre que quelque chose de catastrophique se produise», a-t-il ajouté.
«Pour la paix»Se gardant d'annoncer une mobilisation générale, redoutée par des millions de Russes, Vladimir Poutine en a décrété mercredi une «partielle», mesure jugée «urgente et nécessaire». Selon le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, 300.000 réservistes sont concernés dans un premier temps.
Signe de l'inquiétude de nombreux Russes, les sites des compagnies aériennes ont été pris d'assaut après l'allocution de Vladimir Poutine et une pétition sur internet contre la mobilisation a déjà recueilli plus de 230.000 signatures.
Plus de 1.300 personnes ont été arrêtées dans des manifestations anti-mobilisation selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le décompte des arrestations.
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«Tout le monde a peur. Je suis pour la paix et je ne veux pas avoir à tirer. Mais c'est très dangereux de sortir maintenant, sinon il y aurait eu beaucoup plus de gens», a expliqué un manifestant à Saint-Pétersbourg, Vassili Fedorov, un étudiant qui arbore un emblème pacifiste sur sa poitrine.
L'annonce mardi de «référendums» d'annexion dans les régions contrôlées par Moscou en Ukraine, du 23 au 27 septembre, avait signalé un durcissement.
La doctrine militaire russe prévoit la possibilité de recourir à des frappes nucléaires si des territoires considérés comme russes par Moscou sont attaqués, ce qui pourrait être le cas avec les zones annexées.