Traité plastique: des militants de Greenpeace abordent un navire pétrochimique au large de la Corée du Sud

Des militants de l'organisation écologiste Greenpeace abordant le navire pétrochimique Buena Alba, le 30 novembre 2024, au large de la Corée du Sud.

Au large de la Corée du Sud, où se tiennent des négociations sur un traité mondial contre la pollution plastique, des militants de Greenpeace ont abordé ce samedi un navire pétrochimique. déployant une banderole réclamant un «traité fort sur le plastique».

Le 30/11/2024 à 07h57

Des militants de Greenpeace ont abordé, ce samedi 30 novembre, un navire pétrochimique au large de la Corée du Sud, où se tiennent jusqu’à dimanche des négociations sur un traité mondial contre la pollution plastique, a annoncé l’organisation écologiste.

Ces militants «sont montés à bord d’un pétrolier qui devait charger des produits chimiques plastiques toxiques provenant du complexe sud-coréen Hanwha TotalEnergies», a indiqué Greenpeace dans un communiqué. Ce complexe est situé à Daesan, à environ 60 kilomètres au sud-ouest de Séoul.

Selon Greenpeace, l’opération a eu lieu à partir du voilier Rainbow Warrior, le principal bateau de l’organisation. Plusieurs activistes à bord de canots pneumatiques ont abordé le navire Buena Alba, qui était au mouillage. Quatre d’entre eux ont escaladé l’un des mâts et se sont installés au sommet en déployant une banderole réclamant un «traité fort sur le plastique».

«Faire pression»

Toujours d’après l’ONG, le Buena Alba, qui bat pavillon panaméen, attendait d’accoster à Daesan pour y charger du propylène, un produit pétrochimique utilisé pour fabriquer du plastique. «Les militants sont montés à bord du navire pacifiquement et n’ont rencontré aucune réaction de la part de l’équipage», a déclaré Angelica Pago, porte-parole de Greenpeace.

«Les grimpeurs ont réussi à installer un camp» au sommet du mât, a-t-elle dit à l’AFP. «Ils ont l’intention d’y rester pour continuer à faire pression sur les négociateurs, afin qu’ils (…) parviennent à un traité qui réduise fortement la production de plastique».

Les autorités sud-coréennes ont confirmé les faits. «Des policiers ont été déployés sur le navire, et nous effectuons des sommations pour faciliter leur débarquement en toute sécurité», a déclaré à l’AFP un porte-parole des garde-côtes sud-coréens. «Nous avons l’intention de mener une enquête approfondie pour déterminer si des actes illégaux ont été commis pendant cet incident», a-t-il ajouté.

Pour un traité mondial contre la pollution plastique

Cette action de Greenpeace intervient alors que plus de 170 pays négocient à Busan, dans le sud de la Corée du Sud, un traité mondial contre la pollution plastique. Les pourparlers piétinent en raison de l’opposition entre une majorité de pays voulant un traité ambitieux, comprenant des coupes dans la production de plastique, et un petit groupe d’États, principalement des producteurs de pétrole, qui estiment que le traité devrait uniquement concerner le traitement des déchets.

«Un traité qui ne s’attaquerait pas à la production de plastique serait un échec, et cela devrait être une ligne rouge pour tous les gouvernements qui s’engagent à mettre fin à la crise de la pollution plastique», a écrit dans le communiqué Graham Forbes, le chef de la délégation de Greenpeace à Busan.

L’organisation écologiste dénonce la présence à Busan de dizaines de lobbyistes de l’industrie pétrochimique qui «utilisent leur pouvoir, leur argent et leur accès pour tenter de faire en sorte que le traité ne fasse pas ce qu’il doit faire, à savoir fermer le robinet de la production de plastique».

Par Le360 (avec AFP)
Le 30/11/2024 à 07h57