Prise d'otages en France: l'auteur serait un Marocain

AFP

L'auteur de la prise d'otages de Trèbes, dans le sud de la France, serait un Marocain d'une trentaine d'années. Il réclame la libération de Salah Abdeslam. Voici ce que l'on sait.

Le 23/03/2018 à 16h12

Un Marocain d'une trentaine d'années, suivi pour radicalisation islamiste, est soupçonné d'être le preneur d'otages du supermarché de Trèbes, dans le sud de la France, a indiqué vendredi à l'AFP une source proche de l'enquête. Le suspect est retranché avec un gendarme dans le supermarché. Il n'y aurait pas d'autres otages, précise la même source.

Le preneur d'otages réclame la libération de Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos des attentats de Paris, a rapporté vendredi BFM TV citée par Reuters. Il serait armé de couteaux, arme de poing, de grenades. Il aurait été identifié par la plaque d'immatriculation de sa voiture.

Au moins deux personnes ont été tuées vendredi dans cette prise d'otages commise par un homme se revendiquant du groupe État islamique, qui est également soupçonné d'avoir blessé à l'épaule un policier, dans la ville proche de Carcassonne, un peu plus tôt dans la matinée.

Rappel des attentats meurtriers commis depuis janvier 2015 en France- 1er octobre: un Tunisien de 29 ans, Ahmed Hanachi, attaque et tue deux jeunes femmes sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille en criant "Allah Akbar !" avant d'être abattu par des militaires. L'attentat est revendiqué dans la soirée par l'EI.

- 20 avril: à Paris, un policier, Xavier Jugelé, est tué par balle et deux autres sont blessés sur les Champs-Elysées par un repris de justice français de 39 ans, Karim Cheurfi, qui est aussitôt abattu. L'attentat est revendiqué peu après par l'EI.

- 26 juillet: le père Jacques Hamel, un prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray (nord-ouest), est égorgé dans son église par deux jihadistes, Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche, qui sont abattus par la police. L'assassinat est revendiqué par l'EI.

- 14 juillet: un Tunisien de 31 ans, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, au volant d'un camion, fonce dans la foule quelques instants après le feu d'artifice du 14-juillet à Nice, tuant 86 personnes et en blessant plus de 400. Il est abattu par la police. L'attaque est revendiquée par l'EI.

- 13 juin: un policier de Magnanville, non loin de Paris, et sa compagne sont assassinés chez eux par un jihadiste de 25 ans. Larossi Abballa, qui avait revendiqué son action sur Twitter et Facebook au nom de l'EI, est tué par le Raid, une unité d'élite de la police.

- 13 novembre: la France est frappée par les pires attaques terroristes de son histoire. Neuf tueurs font 130 morts et plus de 350 blessés à Paris, dans la salle de concert du Bataclan (90 morts), aux terrasses de plusieurs bars et restaurants (39 morts) et près du Stade de France (un mort). L'EI revendique ces attaques.

- 26 juin: Yassin Salhi tue et décapite son patron Hervé Cornara à Chassieu (Rhône) puis, brandissant des drapeaux islamistes, tente de faire exploser l'usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), en précipitant son fourgon contre des bouteilles de gaz avant d'être arrêté.

- 19 avril: Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien en informatique, est arrêté à Paris, soupçonné d'avoir tué une femme et préparé un attentat imminent contre une église de Villejuif, dans la banlieue sud de Paris. En possession d'armes de guerre, il était connu des services de renseignement en tant qu'islamiste radical. Il admet avoir projeté d'autres actions.

- 7-9 janvier: les frères Chérif et Saïd Kouachi tuent 12 personnes le 7 janvier au siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris. Après deux jours de fuite, les deux tueurs seront abattus par les forces de l'ordre. Le 8 janvier, Amedy Coulibaly tue une policière à Montrouge, au sud de Paris. Le 9 janvier, il prend en otage les clients et employés d'un supermarché casher et tue quatre d'entre eux, tous juifs. Il est abattu dans l'assaut donné par la police.

Les frères Kouachi s'étaient réclamés d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Amedy Coulibaly de l'EI.

Par Youssef Bellarbi
Le 23/03/2018 à 16h12