Troisième dans les sondages, le candidat insoumis achève au Grand Palais de Lille son marathon de meetings hebdomadaires entamé en janvier, qui ont rassemblé à chaque fois des milliers de personnes.
Cette fois-ci, il compte toucher encore davantage d'électeurs en déployant, comme en 2017, ses «hologrammes» dans onze villes. Ainsi, pendant qu'il parlera en chair et en os dans la capitale nordiste, son image sera projetée en trois dimensions sur des scènes au Havre, à Vannes, Poitiers, Pau, Narbonne, Albertville, Montluçon, Besançon, Metz, Trappes et Nice.
«Nous avons visé un maillage territorial, il y aura Jean-Luc Mélenchon ou un de ses hologrammes à moins de 250 kilomètres de chaque Français», se félicite le député Bastien Lachaud, organisateur des meetings.
«C'est une prouesse technologique qui nécessite des semaines de préparation», ajoute-t-il, promettant des hologrammes d'encore meilleure qualité qu'en 2017.
Pour les Insoumis, l'objectif est d'enfoncer le clou et de s'imposer comme la seule campagne à gauche capable de qualifier son candidat au second tour, par son organisation méthodique, son programme et les talents de son candidat qui cherche à incarner le «vote utile» pour décrocher une place au tour suivant.
Ce meeting intervient alors que Jean-Luc Mélenchon consolide sa troisième place dans les sondages, l'institut Ifop-Fiducial le situant lundi à 15,5% après avoir gagné 1,5 point en une semaine.
Mais il est toujours distancé par la RN Marine Le Pen qui reste sur sa dynamique ascendante de ces dernières semaines. Elle grimpe à 22% et réduit l'écart avec Emmanuel Macron qui cède du terrain à 27,5%.
«Héritière d'un clan»Dans cette enquête, le rapport de force entre les deux candidats pour le second tour le 24 avril n'a pas changé en une semaine, avec Macron à 53% et Le Pen à 47%. Mais selon un autre sondage, d'Harris Interactive, le chef de l'Etat et la cheffe du Rassemblement national sont respectivement crédités de 51,5% et 48,5% des intentions de vote.
«Dans la marge d’erreur pour battre Emmanuel Macron. La dynamique en faveur de Marine Le Pen n'a jamais été aussi puissante. Un espoir se lève. Ne dispersez pas vos voix», a réagi le président par intérim du RN Jordan Bardella.
Mais «les derniers points qui vous séparent des 50% sont les plus difficiles à gagner», estime le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême-droite.
Face au danger, le président sortant s'en est pris dans un entretien hier, lundi, aux quotidiens régionaux du groupe Ebra, à sa rivale qu'il a renvoyée à «l'héritière d'un clan».
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Après son meeting géant de La Défense samedi, le président sortant reprend la route avec un déplacement prévu dans le Finistère, sur les terres de Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale et soutien de la première heure.
Il s'y rend pour s'exprimer sur les thèmes de l'Europe et de la relation entre l'Etat et les régions, au terme d'un quinquennat marqué par des tensions entre l'exécutif et les collectivités, notamment sur la gestion de la crise sanitaire ou des questions fiscales.
Emmanuel Macron, en revanche, ne participera pas à l'émission politique «Elysée 2022» sur France 2 pour des «problèmes d’agenda». Il était attendu avec la PS Anne Hidalgo, l'écologiste Yannick Jadot, la LR Valérie Pécresse, qui rentre de Guadeloupe, le polémiste d’extrême-droite Eric Zemmour et le NPA Philippe Poutou.
Emmanuel Macron est le seul candidat à ne pas participer à l'un de ces deux numéros de l'émission hebdomadaire, qui ont lieu à une période où l'égalité stricte des temps de parole doit être respectée par les chaînes.
L'écologiste Yannick Jadot a prévu, pour sa part, de se joindre à la manifestation des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) avec un point presse prévu devant le secrétariat d'Etat qui en a la charge.