Présidentielle en France: Marine Le Pen, plus policée sur la forme mais aussi radicale sur le fond, selon une étude

Des affiches de campagne de Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du Rassemblement national (RN), à Cannes, dans le sud de la France, le 1er avril 2022.

Des affiches de campagne de Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du Rassemblement national (RN), à Cannes, dans le sud de la France, le 1er avril 2022. . JOEL SAGET / AFP

Marine Le Pen a policé son discours mais son programme reste aussi radical, affirme une étude de la Fondation Jean-Jaurès parue ce lundi 4 avril 2022.

Le 04/04/2022 à 07h12

La candidate d’extrême-droite à la présidentielle s'est efforcée, depuis son arrivée en 2011 à la tête du Front national (devenu Rassemblement national), «d'adopter une communication beaucoup plus lisse» mais son positionnement est «tout aussi radical», notamment sur les enjeux culturels et migratoires, écrit ce centre de réflexion classé à gauche.

«Si la dédiabolisation n'est pas programmatique, elle est clairement discursive», dit cette étude.

Sur la forme, cette «dédiabolisation» a été favorisée par la «rhétorique plus dure» de son rival, Eric Zemmour, et une «ligne plus stricte» de la droite dite modérée de LR, ainsi que par le parti présidentiel LREM, dans un contexte de «transformation du paysage médiatique» favorisant une «normalisation des idées de droite radicale».

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait ainsi accusé Marine Le Pen d'être «un peu molle» lors d'un débat télévisé en février 2021, tandis que le député LR Eric Ciotti plaidait pour un «Guantanamo à la française» et que Valérie Pécresse, future candidate, établissait un «lien» entre le terrorisme et «l'immigration la plus récente».

Si sur le plan économique, le FN est passé, dans les années 2000, du néolibéralisme au «social-populisme», du parti antitaxes à un «impôt sur la fortune financière» et aux mesures en faveur du pouvoir d'achat, il est «toujours radical» sur les questions culturelles, souligne la Fondation.

Marine Le Pen propose toujours «des mesures fortes pour promouvoir la loi et l’ordre». Elle promettait ainsi à Brest en février d'instaurer notamment une légitime défense pour les forces de l'ordre.

Elle rejette régulièrement «le multiculturalisme», considérant que «l'immigration massive empêche l’assimilation». «Ne venez pas comme vous êtes mais devenez comme nous sommes», dit son lieutenant Jordan Bardella.

Sur le plan migratoire, son programme s'est «durci» depuis 2010, selon la Fondation. Elle prévoit pour 2022 d'inscrire dans la Constitution la «priorité nationale» qui privera les étrangers de plusieurs prestations. Elle veut aussi, comme Eric Zemmour, expulser les clandestins, les criminels et délinquants étrangers, et les fichés S étrangers, ainsi que les étrangers sans emploi depuis plus d'un an.

Le 04/04/2022 à 07h12