En Algérie, les citoyens meurent de soif et le régime regarde ailleurs. Face à une crise de l’eau potable de plus en plus infernale, et qui dure depuis plus de vingt jours, les habitants de Tiaret (nord-ouest du pays) ont décidé, samedi 1er juin 2024, d’investir les rues, de bloquer les artères et les voies publiques et d’incendier les pneus en guise de protestation.
Craignant que ces émeutes ne fassent tache d’huile et contaminent les autres villes touchées par le même fléau, les généraux algériens ont choisi tout bonnement de les invisibiliser. Ordre est donné donc aux médias de supprimer tous les articles qui rapportent la colère des habitants de Tiaret.
Mais bien mal leur a en a pris. Sur les réseaux sociaux tous azimuts, la quasi-totalité des publications sur Tiaret font largement écho, images et vidéos à l’appui, de cette grogne sociale qui va crescendo en raison de l’indisponibilité de l’eau dans un pays gavé de pétrole et de gaz et qui se targue d’être la «Force de frappe» de la région.
Après des mois de dénonciation de cette situation devenue invivable, et face au silence de cimetière des autorités, les riverains ont décidé de verrouiller les rues et les entrées de la majorité des quartiers à l’aide de pierres et de pneus brûlés.
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La colère des habitants, qui ne cesse de croître depuis des années en raison du recours aux camions-citernes pour s’approvisionner en eau, s’est en effet intensifiée depuis la mort, vendredi dans une zone agricole, de trois personnes au fond d’un puits à cause de l’inhalation du monoxyde de carbone émis par la pompe à eau. Ceci, à un moment où le régime d’Alger vient d’inventer, intelligence artificielle à l’appui, un miracle céréalier dans le pays et des productions record en la matière...en plein désert.