L’annonce de l’indépendance de l’État kabyle a été faite, ce samedi à 18h57, heure de Kabylie, par Ferhat Mehenni devant le siège des Nations unies à New York. La date, loin d’être anodine, coïncide avec la commémoration des tragiques printemps kabyles de 1980, 1981 et 2001. Le choix de l’heure fait, quant à lui, référence à la bataille d’Icheriden, qui a eu lieu le 24 juin 1857 en Kabylie.
À l’entame de son allocution devant une immense foule, composée essentiellement de la diaspora kabyle établie en Amérique du Nord, le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et du Gouvernement provisoire kabyle (Anavad) a affirmé que le temps est venu de «redonner naissance, de manière officielle et définitive, à l’État kabyle».
«Considérant l’illégalité de l’annexion de la Kabylie à l’Algérie française, qui n’est attestée par aucun acte de reddition ou de capitulation de la Kabylie, ni en 1857, ni en 1871. Considérant la guerre de libération de la Kabylie contre l’Algérie, menée de 1963 à 1965, et qui n’a donné lieu à aucun acte de capitulation ou de reddition de la Kabylie. Considérant la naissance du gouvernement provisoire kabyle le 1er juin 2010 et du journal officiel de l’Anavad. Considérant l’adoption consensuelle de l’hymne national kabyle. Considérant l’adoption de la constitution kabyle accueillie avec fierté par le peuple kabyle et la mise en circulation de la carte d’identité kabyle (…), je proclame, au nom du peuple kabyle, la renaissance pour l’éternité de l’État kabyle sur la scène nationale et internationale», a clamé Mehenni dans une déclaration solennelle, suivie d’un tonnerre d’applaudissements et de vivats.
«Je le dis et je le répète: quelle que soit la répression, la question kabyle ne se résoudra ni par la prison ni par l’armée algérienne», a-t-il complété.
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Intervenant le 16 avril au siège de l’ONU à New York, lors de la 23ème session de l’instance permanente des Nations unies sur les questions autochtones, Ferhat Mehenni avait fait part de l’impératif d’intégrer la cause kabyle dans le processus onusien de décolonisation.
«Je propose qu’un groupe d’experts soit institutionnalisé au niveau de l’ONU et soit membre d’office de la quatrième commission chargée de la décolonisation. Il sera chargé de recevoir, étudier et éventuellement soutenir les demandes des peuples autochtones à inscrire leur territoire sur la liste des peuples à décoloniser, comme le réclame pacifiquement la Kabylie, pour elle-même par la voix du mouvement pour l’autodétermination, le MAK, et de l’Anavad, son gouvernement provisoire kabyle en exil», avait-t-il plaidé.