L’escalade ne faiblit pas dans les camps de Tindouf. Lundi dernier, un sit-in des femmes sahraouies a été violemment réprimé et dispersé à quelques encablures des bureaux du chef du Polisario, Brahim Ghali à Rabouni. Ces protestataires étaient venues exiger la libération d’une dizaine de jeunes interpellés la veille et transférés au bagne de Dhaibia.
Mardi, plusieurs jeunes, dont certains étaient armés, ont appelé à venger les femmes violentées et à s’en prendre à tous les miliciens du Polisario. En solidarité avec les femmes malmenées lundi dernier, le clan Rguibat Lebouihat a également appelé tous ses membres à se désengager des milices du Polisario qui n’ont d’autre utilité que de réprimer les femmes et les jeunes.
Ce mercredi 31 mai, c’est au tour d’un autre groupe de jeunes, appartenant au clan tribal des Rguibat Souaâd, de monter au créneau dans le camp dit de Smara. Ainsi, vers 13 heures, et alors que Brahim Ghali célébrait le 7ème anniversaire du décès de son prédécesseur Mohamed Abdelaziz El Marrakchi, en présence de médias et de responsables algériens, plusieurs voitures des milices du Polisario ont été incendiées.
De même, une pharmacie, propriété du fils de la prétendue ministre de l’Intérieur des séparatistes, Mariem Salek Hamada, issue d’un autre clan des Rguibat (Oulad Sid Ahmed), a été elle aussi incendiée. Le ciblage de cette pharmacie entièrement saccagée s’explique non seulement par le fait qu’elle a été montée grâce aux détournements des aides médicales internationales, destinées aux populations sahraouies des camps, mais son propriétaire, formé à Cuba, n’est autre qu’un agent notoire des services algériens qui lui confient parfois les sales besognes de liquider, par injections létales et autres produits douteux, certains prisonniers sahraouis dans les bagnes de Dhaibia et de Rachid, sous prétexte de leur administrer des soins.
Cependant, malgré la dégradation constante de la situation dans les camps depuis la reconduction de Brahim Ghali à la tête du Polisario, ce dernier a choisi la politique de l’autruche, alors que la contestation va crescendo.
Ainsi, ce mois de mai a été émaillé par des mouvements de protestation et des actes de violence quasi quotidiens, particulièrement depuis l’arrestation, le 4 mai courant, de Mohamed Salem Souid, un Sahraoui de nationalité espagnole. Ce denier est porté disparu depuis cette date, mais son clan tribal tient coûte que coûte à le retrouver, mort ou vivant.