Arrestation d’un ressortissant espagnol par le Polisario: agitation dans les camps, toujours pas de réaction de l’Espagne

Vue aérienne du camp de Tindouf.

Revue de presseUne semaine après l’arrestation par les milices du Polisario de Mohamed Salem Souid, un ressortissant espagnol, celui-ci n’a toujours pas eu de contact avec les membres de sa famille. Les autorités espagnoles, saisies via le Conseil d’Espagne à Oran, n’ont pas encore réagi. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 07/05/2023 à 20h33

Cela va faire plus d’une semaine qu’un Sahraoui de nationalité espagnole a été arrêté par les milices du Polisario. Depuis, bien que le gouvernement dirigé par Pedro Sanchez se trouve sous la pression des médias, le ministère des affaires étrangères espagnol n’a pas encore réagi.

Pourtant, relaie Al Ahdath Al Maghribia ce lundi 8 mai, ce ministère a bien été informé de l’arrestation de Mohamed Salem Souid, survenue le 4 mai dernier.

Le département des affaires étrangères espagnol, précise le quotidien, a été saisi par l’Association sahraouie de défense des droits de l’homme, via une lettre remise au consul d’Espagne à Oran, en Algérie.

Le diplomate a été informé du fait qu’un activiste du Front Polisario, qui lutte contre la corruption, détenteur de la nationalité espagnole, a été victime d’une arrestation arbitraire dans les camps de Tindouf.

L’homme se trouve en ce moment, indique la lettre dont le contenu a été reproduit par le journal, entre les mains de la «gendarmerie» du Polisario, dans un endroit inconnu des membres de sa famille.

Depuis son arrestation, le dimanche 30 avril dernier, il aurait subi à plusieurs reprises différentes formes de tortures.

Mohamed Salem Souid, poursuit le quotidien, vit au pays basque, en Espagne. Il a dernièrement participé à des manifestations dans les camps, alors que les populations qui y vivent manifestaient, il y a quelques jours, contre le trafic de carburant entre les camps et la Mauritanie, un trafic lequel sont impliqués des dirigeants de la milice armée du Polisario.

La nouvelle de cette arrestation commence à attirer l’attention des médias espagnols, et ceux-ci contestent le silence dont font actuellement preuve autorités de leur pays. C’est le cas, souligne Al Ahdath Al Maghrebia, du site d’information OK Diario, qui dénonce le silence de la diplomatie espagnole, soulignant qu’une semaine après l’arrestation de Mohamed Salem Souid, enlevé par les milices du Polisario près des frontières maroco-algériennes, les autorités espagnoles n’ont toujours pas réagi.

Un fait qui a eu lieu, selon ce média, bien que le consulat d’Espagne à Oran ait été saisi de l’affaire et qu’une association de défense des droits de l’homme ait requis la protection de l’Etat espagnol pour son ressortissant.

Depuis cette arrestation, tous ce que l’on sait de la situation de Mohamed Salem Souid, affirme l’association, est qu’il a été interné dans un centre de détention à Rabouni, et qu’il a été victime d’actes de torture.

Personne n’est autorisé à lui rendre visite, et il serait toujours en phase d’interrogatoires. D’après le quotidien, sa famille, et tout particulièrement sa sœur et ses neveux, n’ont toujours pas d’informations sur sa situation.

Autre détail révélé par Al Ahdath Al Maghribia: Mohamed Salem Souid est le frère du coordinateur local du Mouvement sahraoui pour la paix dans la région de Dakhla-Rio de Oro.

Selon le témoignage de ses proches, Mohamed Salem Souid a été intercepté par une patrouille de la milice du Polisario alors qu’il se rendait à Tindouf le dimanche 30 avril dernier, en compagnie de son épouse.

Sorti de force du véhicule, il a été contraint de laisser son épouse seule au milieu de la route.

Sauvagement agressé sous les yeux de sa femme, qui a été prise d’une terrible crise de panique et est restée seule dans le véhicule, à mi-chemin entre Rabouni et Tindouf, Mohamed Salem Souid était apparu quelques jours plus tôt sur les réseaux sociaux pour dénoncer la corruption et le trafic illégal de carburants, filmé au côté de camions-citernes immobilisés par des manifestants dans les camps de Tindouf.

Par Amyne Asmlal
Le 07/05/2023 à 20h33