Les milices armées du Polisario sont en grève, sur fond de violents accrochages tribaux dans les camps de Tindouf

Brahim Ghali, chef du Polisario, au milieu de ses milices.

Ce dimanche 26 novembre, une unité entière de la prétendue gendarmerie du Polisario, une milice chargée du maintien de l’ordre dans les camps sahraouis de Tindouf, a organisé une grève illimitée devant son siège à Rabouni. Sa revendication? Elle réclame la protection contre les clans tribaux et les gangs de la drogue qui font la loi et sèment la terreur sous la protection de hauts dirigeants séparatistes.

Le 26/11/2023 à 16h39

Des dizaines d’éléments de la «gendarmerie» du Polisario ont entamé, dans la matinée de ce dimanche 26 novembre, une grève «ouverte» devant le siège de cette même milice armée à Rabouni. Les grévistes, en treillis vert kaki de l’armée algérienne, réclament la prise de mesures les protégeant des agressions et autres menaces de mort de la part des bandes criminelles qui sévissent impunément dans les camps de Tindouf.

Cette grève vise à interpeller directement la direction du Polisario, surtout son clan dominant de la tribu des Rguibat, sachant que c’est ce clan qui protège les gangs de trafiquants de drogue, accusés de semer la terreur et d’ensanglanter régulièrement les camps de Tindouf.

Ce sont d’ailleurs les récentes agressions perpétrées, au camp dit «Boujdour», par des originaires de la tribu Rguibat el-Fokra, et ayant ciblé la famille du chef de katiba de la «gendarmerie», le dénommé Fdili Ould Deddach, de la tribu des Skarna, qui sont à l’origine de la colère des grévistes de Rabouni. Ces agressions, ayant également concerné le camp dit du «27 février», ont dégénéré durant les journées des 18 et 19 novembre courant en affrontements armés entre des originaires des deux tribus suscitées.

Le jeudi 23 novembre, la situation a empiré avec l’entrée en jeu d’autres clans tribaux et bandes de narcotrafiquants, liés par des intérêts avec les deux autres clans en confrontation. Selon le site Forsatin.org, très au fait de ce qui se passe dans les camps sahraouis de Tindouf, des armes à feu ont été utilisées dans ces affrontements tribaux, doublées de rivalités entre gangs de trafic de drogue.

Dépassée par l’ampleur et la gravité de ces évènements, ainsi que par la démission de ses milices armées, qui refusent de sévir contre leur propre tribu, la direction du Polisario a appelé l’armée algérienne en renfort, en vue d’éviter un bain de sang intertribal. Cette dernière, après avoir encerclé les camps en ébullition permanente, a momentanément rétabli un ordre précaire.

Par Mohammed Ould Boah
Le 26/11/2023 à 16h39