Inde-Pakistan: retour du calme à la frontière, les militaires reprennent langue

Des femmes passent devant un véhicule de la police de Jammu & Kashmir stationné le long d'une route à Srinagar le 12 mai 2025. AFP or licensors

Généraux indiens et pakistanais doivent ce lundi de la situation à leur frontière, où le calme est revenu après une confrontation militaire entre les deux pays durant les dernières semaines, et qui a fait une soixantaine de morts parmi les civils.

Le 12/05/2025 à 07h43

Généraux indiens et pakistanais doivent s’entretenir ce lundi à la mi-journée de la situation à leur frontière, où le calme est revenu après la confrontation militaire la plus grave entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies.

Pour la première fois depuis plusieurs nuits, l’armée indienne n’a fait état d’aucun incident significatif le long de la «ligne de contrôle» (LoC) qui sépare la région contestée du Cachemire entre les deux pays. Un échange téléphonique a été prévu à 06H30 GMT entre les chefs des opérations militaires des deux camps pour discuter de la situation sur le terrain, a fait savoir l’état-major indien.

La semaine dernière, l’Inde et le Pakistan se sont retrouvés au seuil d’une nouvelle guerre ouverte, échangeant les attaques de drones, les tirs d’artillerie et les frappes de missiles sur leurs sols. Selon leurs décomptes très partiels, ces combats ont tué une soixantaine de civils des deux camps.

«Missions accomplies»

Alors que les hostilités ne montraient aucun signe de ralentissement, Donald Trump a créé la surprise samedi après-midi en annonçant avoir arraché «un cessez-le-feu total et immédiat». Les deux capitales ont rapidement confirmé s’être accordées -«directement», a tenu à préciser New Delhi- pour rengainer leurs armes.

Quelques heures plus tard, l’Inde et le Pakistan se sont accusés de «violations répétées» de la trêve, alors que violentes détonations secouaient la nuit à Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, et en plusieurs points du territoire indien. Mais le calme est revenu à l’aube des deux côtés de la frontière, ont constaté les journalistes de l’AFP.

Dimanche soir, les hauts-gradés des deux camps se sont félicités d’avoir rempli leur mission. «La seule question est de savoir si nous avons atteint notre objectif. Et la réponse à cette question est un oui éclatant», a déclaré devant la presse le général AK Barthi, de l’armée de l’air indienne. Le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Ahmed Chaudhry a salué avec le même enthousiasme «un succès sur le champ de bataille» de ses troupes.

Trêves fragiles

Les généraux des deux camps ont également souligné qu’ils restaient sur le qui-vive. Car malgré le cessez-le-feu, la prudence reste aussi de mise dans les populations, encore sous le choc de la violence des derniers jours.

«Un cessez-le-feu signifie que tout est réglé mais ce n’est clairement pas le cas», a confié à l’AFP Kuldeep Raj, 56 ans, un habitant du village indien de Kotmaira, victimes samedi soir de tirs d’artillerie pakistanais malgré la trêve.

«Cela fait 50 ans que je vis le long de la LoC. Les trêves sont annoncées et les échanges de tirs reprennent quelques jours plus tard», a lancé en écho Mohammed Munir, un fonctionnaire pakistanais de 53 ans vivant à Chakhoti.

En annonçant le cessez-le-feu, Donald Trump avait évoqué samedi des discussions en vue d’une «solution au Cachemire». Une source gouvernementale à New Delhi a toutefois rapidement écarté cette éventualité. «Les relations vont rester hostiles, les relations vont rester difficiles», prédit Praveen Donthi, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

Par Le360 (avec AFP)
Le 12/05/2025 à 07h43