France: une famille appelle son bébé Mohamed Merah

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La mairie de Nice a annoncé vendredi avoir saisi la justice pour faire modifier l'état-civil d'un bébé déclaré début novembre sous le nom de "Mohamed, Nizar Merah", à l'instar du tueur jihadiste de Toulouse et Montauban en 2012.

Le 18/11/2016 à 16h33

En France, les officiers de l'état-civil ne peuvent plus décider d'interdire un prénom. Néanmoins, dans le cas présent, la municipalité de Nice a estimé que le choix de parents nommés Merah, de prénommer leur fils Mohamed et Nizar "pouvait être contraire à l'intérêt de l'enfant" et assimilé à une apologie du terrorisme.

"Alors que notre ville a été touchée de plein fouet par un attentat cet été et que ses habitants sont encore meurtris, il est inadmissible de constater de tels agissements. C'est pour cette raison que nous avons alerté le procureur afin qu'il prenne les mesures adéquates pour faire modifier cet acte de naissance dont le contenu porte atteinte à notre République", a indiqué Christian Estrosi, premier adjoint et président de la métropole Nice Côte d'Azur, dans un communiqué.

"La ville de Nice et ses agents restent vigilants quant à tout comportement ou acte qui pourrait être assimilé à une apologie du terrorisme", ajoute-t-il.

Il revient maintenant au procureur de la République de trancher, d'ici quelques jours.

"Ce qui prime, c'est l'intérêt de l'enfant", a précisé à l'AFP le procureur Jean-Michel Prêtre. "Il n'y a plus, comme cela pouvait exister autrefois, voire il y a encore quinze ans, des prénoms qui seraient interdits au prétexte de ne pas être de vrais prénoms. Aujourd'hui tous les prénoms sont permis, excepté lorsqu'ils sont de nature à porter préjudice à l'enfant", a-t-il ajouté.

C'est à lui désormais d'apprécier si le choix de la famille risque de pénaliser l'enfant et s'il faut demander à ses parents de choisir un autre prénom, ou encore d'inverser l'ordre de ses prénoms.

La famille disposera d'un droit de recours devant le tribunal de grande instance (TGI) dans une composition civile.

Pour rappel, Mohamed Merah avait tué sept personnes en mars 2012: un militaire à Toulouse, puis deux parachutistes à Montauban, et trois enfants et un adulte dans une école juive toulousaine. Il a été tué le 22 mars par la police dans l'appartement toulousain dans lequel il s'était retranché.

Ces crimes avaient plongé dans la stupeur le pays qui alors, en pleine campagne présidentielle, fait face depuis, à une menace jihadiste sans précédent.

Le 18/11/2016 à 16h33