Une longue file d'attente a serpenté toute la journée sur la place Saint-Pierre entourée par la colonnade du Bernin, en présence de nombreux médias et d'un millier de membres des forces de l'ordre. A 19H00, date de la fermeture des portes de l'immense basilique, le Vatican avait dénombré la participation de 65.000 personnes. Les fidèles pourront se recueillir à nouveau mardi et mercredi de 06H00 à 18H00 GMT. «Il me semblait normal de venir lui rendre hommage après tout ce qu'il a fait pour l'Eglise», a confié à l'AFP soeur Anna-Maria, une religieuse italienne. «C'était un grand pape, profond et unique», estime pour sa part Francesca Gabrielli, venue spécialement de Toscane, qui apprécie «l'atmosphère de recueillement» régnant dans la basilique. La dépouille de Joseph Ratzinger repose sur un catafalque tendu de tissu, encadrée de deux gardes suisses en tenue d'apparat, devant l'autel principal de la basilique dominé par un baldaquin de bronze aux colonnades torsadées. Le défunt pape est vêtu de rouge - la couleur du deuil papal - et coiffé d'une mitre blanche ornée d'une ganse dorée, un chapelet et un crucifix dans les mains. Fidèles et touristes ont pu se recueillir quelques instants - sans s'arrêter - devant la dépouille, la plupart photographiant avec leur smartphone, certains priant ou faisant le signe de croix.
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Meloni présente La Première ministre italienne d'extrême droite Giorgia Meloni figurait parmi les premiers visiteurs. La basilique Saint-Pierre, chef-d'œuvre d'architecture mêlant les styles Renaissance et Baroque achevé en 1626, est l'un des lieux les plus importants du catholicisme, puisqu'elle abrite la sépulture de l'apôtre saint Pierre, disciple du Christ et premier évêque de Rome, dont les papes sont les successeurs. Brillant théologien et fervent gardien du dogme, Benoît XVI, qui avait renoncé en 2013 à sa charge à cause de ses forces déclinantes, s'est éteint paisiblement samedi matin au monastère où il vivait depuis lors, dans les jardins du Vatican. Tôt lundi, son corps a été transféré vers la basilique où s'est tenu un rituel de bénédiction, en présence de son entourage proche dont son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein. Gardien du dogme C'est le pape François qui présidera les funérailles de son prédécesseur jeudi, un événement inédit dans l'histoire deux fois millénaire de l'Eglise catholique qui mettra un point final à la cohabitation insolite des deux hommes en blanc. La cérémonie, «solennelle mais sobre» selon le Vatican, débutera à 09H30 (08H30 GMT) place Saint-Pierre, là-même où les funérailles de Jean Paul II avaient attiré un million de personnes en 2005. La maison royale espagnole a annoncé la présence de la reine Sophie de Grèce, épouse de l'ancien souverain en exil Juan Carlos. Le président polonais Andrzej Duda sera également présent. Le premier pape allemand de l'histoire moderne sera ensuite inhumé dans la crypte de la basilique où reposait Jean Paul II jusqu'en 2011, a indiqué lundi le porte-parole du Saint-Siège, Matteo Bruni. Les derniers mots de Benoît XVI, prononcés en italien quelques heures avant sa mort samedi en présence d'une infirmière à son chevet, ont été: «Seigneur, je t'aime», a rapporté Mgr Gänswein.
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Après ses huit ans d'un pontificat marqué par de multiples crises, Benoît XVI avait été rattrapé début 2022 par le drame de la pédocriminalité dans l'Eglise. Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu'il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander «pardon» mais avait assuré n'avoir jamais couvert de pédocriminel. Un sujet évoqué par Valerie Michalak, une Allemande venue avec son mari et leurs quatre enfants, originaires de Dortmund, en sortant de la basilique: «nous savons qu'il avait connaissance de certains détails et il n'a pas aidé à ouvrir la boîte de Pandore», regrette-t-elle. Né en 1927, Joseph Ratzinger a enseigné la théologie durant 25 ans en Allemagne avant d'être nommé archevêque de Munich. Il est ensuite devenu le strict gardien du dogme de l'Eglise durant un autre quart de siècle à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi. Dernier pape à avoir participé au Concile Vatican II, il a toutefois défendu une ligne conservatrice à la tête de l'Eglise, notamment sur l'avortement, l'homosexualité et l'euthanasie.