Liberté religieuse: Washington épingle à nouveau l’Algérie, voici pourquoi

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le président algérien Abdelmajid Tebboune, mercredi 30 mars à Alger.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le président algérien Abdelmajid Tebboune, mercredi 30 mars à Alger. . AFP

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a annoncé vendredi que les États-Unis ont maintenu l’Algérie dans sa liste de pays à surveiller pour avoir commis ou toléré des violations en matière de liberté religieuse.

Le 03/12/2022 à 08h01

Antony Blinken a indiqué, dans un communiqué, que les États-Unis ont ajouté l’Etat islamique dans le Grand Sahara et dans l’Ouest de l’Afrique à sa liste noire des entités «particulièrement préoccupantes» en matière de liberté religieuse.

Washington a aussi désigné la Birmanie, la Chine, la République populaire de Chine, Cuba, l'Erythrée, l'Iran, le Nicaragua, la Corée du Nord, le Pakistan, la Russie, l'Arabie saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan en tant que pays particulièrement préoccupants en vertu de la loi sur la liberté religieuse internationale de 1998 pour avoir commis ou toléré des violations particulièrement graves de la liberté religieuse, a ajouté le responsable américain.

Ce n’est pas la première fois qu’Alger fait l’objet de telles remontrances de la part des Américains. En novembre 2021, Washington avait placé le voisin de l'est sur une liste «de surveillance spéciale», où sont regroupés les pays qui ont commis ou toléré des «violations graves de la liberté religieuse».

Le secrétaire d’Etat américain avait alors indiqué dans un communiqué que la décision d’ajouter l’Algérie à cette liste noire intervenait à la suite d’une recommandation de la Commission des Etats-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF). 

Ladite commission avait en effet fait observer que la nouvelle Constitution algérienne, adoptée dans la foulée des protestations populaires civiles, représentait une «nouvelle érosion» des conditions de la liberté religieuse en Algérie, pays «qui a une longue histoire d’oppression et de persécution des minorités religieuses», avait-il relevé.

Cette nouvelle Constitution soulève de «sérieuses inquiétudes» quant à l’avenir de la liberté religieuse dans ce pays, précisait par ailleurs cette instance établie par le Congrès américain et qui a pour mission de surveiller, analyser et signaler les menaces à la liberté religieuse internationale, avant d’émettre des recommandations de politique étrangère au président, au secrétaire d’Etat et au Congrès.

«Partout dans le monde, des gouvernements et des acteurs non étatiques harcèlent, menacent, emprisonnent et même tuent des individus en raison de leurs croyances», a affirmé Blinken. «Ces actions sèment la division, compromettent la sécurité économique et menacent la stabilité politique et la paix», a-t-il dit, soulignant que «les États-Unis ne resteront pas les bras croisés face à ces abus».

«L'annonce de ces désignations est conforme à nos valeurs et à nos intérêts de protéger la sécurité nationale et de faire progresser les droits de l’homme dans le monde», a indiqué Blinken, ajoutant que son pays continuera de surveiller attentivement le statut de la liberté de religion ou de conviction dans tous les pays du monde et de défendre les personnes confrontées à la persécution ou à la discrimination religieuse.

Par Rahim Sefrioui
Le 03/12/2022 à 08h01