Camions fous, drones, tireurs isolés: les menaces qui pèsent sur l'investiture de Trump

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Tireurs isolés, attaques au camion ou à l'aide de drones, font partie des principales menaces auxquelles se sont préparés les services de sécurité américains pour la cérémonie d'investiture de Donald Trump, vendredi 20 janvier.

Le 15/01/2017 à 13h30

Après les attaques au camion lancé dans la foule à Nice (France) et à Berlin l'an dernier, les autorités américaines ont pris des mesures pour empêcher un tel scénario à Washington où près d'un million de personnes sont attendues.

"Nous n'avons pas connaissance d'une menace particulière et crédible" pesant sur la cérémonie d'investiture, a noté Jeh Johnson, ministre de la Sécurité intérieure, lors d'une conférence de presse dans le bâtiment ultra-sécurisé où une cinquantaine d'agences américaines coordonneront la sécurité des festivités du week-end d'investiture.

"L'environnement terroriste mondial est très différent même de 2013" quand Barack Obama a été investi président pour un second mandat, a expliqué Johnson, évoquant le risque d'attaques planifiées et menées par des individus inspirés, plutôt que dirigés, par des réseaux terroristes.

"Nous devons nous préoccuper de l'extrémisme sur notre sol, de l'extrémisme né aux Etats-Unis, et des actes de personnes auto-radicalisées", a-t-il ajouté.

L'une des grosses inquiétudes est celle d'une attaque au camion lancé dans la foule.

Le périmètre "sera encore plus lourdement protégé par des poids lourds, des camions-benne et des bétonnières pour interdire l'accès à des "véhicules non autorisés", a-t-il détaillé.

Autre souci: les drones, très répandus et bon marché. Par mesure de sécurité, ils sont déjà interdits dans le ciel de Washington mais cette menace particulière est "quelque chose à laquelle nous sommes préparés et nous disposons de la technologie nécessaire pour y faire face".

Les cérémonies officielles doivent s'ouvrir dès jeudi 19 janvier par un dépôt de gerbes au cimetière militaire d'Arlington, et continuer vendredi avec la prestation de serment devant le Capitole puis une parade jusqu'à la Maison Blanche, avant des bals d'investiture. Enfin, un service religieux est prévu samedi matin à la Cathédrale.

Quelque 28.000 agents du Secret Service (qui assure la sécurité du président et de personnalités), de la Garde nationale, de la police fédérale FBI et de la police locale seront déployés dans la capitale.

Reste qu'une grande partie de ces événements seront très exposés, en particulier la prestation de serment à laquelle participent, non seulement le président sortant et le président élu, mais aussi les anciens présidents et la plupart des hauts fonctionnaires du gouvernement et des membres du Congrès, tous regroupés dans un petit espace sur la colline du Capitole (Congrès).

Les dignitaires seront protégés par des vitres blindées et des tireurs d'élites du Secret Service patrouilleront sur les toits environnants. Le FBI va aussi déployer des détecteurs de radiation et de substances chimiques.

La traditionnelle parade du nouveau président sur Pennsylvania Avenue, entre le Capitole et la Maison Blanche, est particulièrement problématique.

En 1977, Jimmy Carter a créé la surprise en marchant la totalité de la distance (1,8 km). Depuis, la plupart des nouveaux présidents ont marché sur au moins une partie du parcours.

Entre 700.000 et 900.000 personnes devraient assister à la prestation de serment, y compris 99 groupes de manifestants.

L'ensemble du National Mall, la grande artère verdoyante qui traverse Washington, sera fermé à la circulation et les piétons devront se soumettre à des fouilles sévères.

Les spectateurs ne pourront avoir sur eux davantage que leur téléphone, portefeuille et un appareil photo. Les petits sacs à main seront tolérés, mais pas les sacs à dos.

Le 15 avril 2013, deux frères avaient dissimulé dans des sacs à dos des cocottes minutes bourrées d'explosifs qui ont fait trois morts sur la ligne d'arrivée du marathon de Boston (nord-est).

La longue liste des objets interdits comprend aérosols, ballons, vélos, pointeurs laser et, bien sûr, tout ce qui peut ressembler à une arme.

Les manifestants n'auront droit qu'à de petites pancartes sans support. Les différents groupes, aux opinions parfois radicalement opposées, seront cantonnés dans des zones éloignées les unes des autres pour éviter tout risque d'affrontements et sont déjà surveillés sur les réseaux sociaux. Des agents en civil se mêleront aussi aux regroupements.

Le 15/01/2017 à 13h30