Algérie: face à l’interdiction des manifestations, le Hirak survit dans les stades

Violences au stade algérien d'El Bayadh vendredi 13 décembre 2024.

Un aperçu des violences qui ont eu lieu au stade d'El Bayadh, en Algérie, le 13 décembre 2024.

Le 14/12/2024 à 18h44

VidéoChaque semaine, les gradins des stades algériens sont le théâtre de violences de la part des spectateurs, expression du ras-le-bol persistant de la jeunesse algérienne, dont tout indique qu’elle prépare un Hirak plus radical en vue de faire chuter le régime militaire qui dirige le pays depuis 1962. Vendredi 13 décembre, les supporters de deux clubs locaux ont envahi le terrain et saccagé les infrastructures du stade d’El Bayadh.

La Ligue 1 algérienne, championnat de football de première division, est confrontée à une série de violences dans les stades que les autorités algériennes n’arriveront jamais à juguler. Et pour cause, faute de pouvoir manifester dans la rue, même en soutien à la Palestine, que le régime a érigée en cause nationale, la jeunesse a choisi les gradins pour exprimer, au rythme des matchs, son rejet du régime militaire qui se maintient par la seule force.

Le vendredi 13 décembre encore, le stade Zakaria Medjdoub d’El Bayadh a connu de graves incidents, à l’occasion d’un match opposant deux clubs de l’Ouest algérien, le Mouloudia local et son homonyme d’Oran, dans le cadre de la 13ème journée du championnat d’élite. À la mi-temps, des banderoles affichées par les supporters du club visiteur -et dont a n’a pas pu déterminer le contenu- ont soulevé l’ire des spectateurs locaux.

Ces derniers ont ainsi envahi le terrain pour aller arracher ces banderoles, ce qui a déclenché une rixe avec les supporters oranais, descendus à leur tour sur l’aire de jeu, défiant la forte présence des forces anti-émeutes et la clôture en barres de fer surélevées de pointes acérées qui séparaient le terrain des tribunes. Malgré le nombre important de blessés, les violences se sont poursuivies sur les gradins, dont les sièges ont été arrachés, entre autres infrastructures vandalisées.

Cet incident n’a rien de nouveau ni d’exceptionnel, puisque le championnat local, comme les compétitions continentales auxquelles participent les clubs algériens, connaît régulièrement son lot de violences. Le 21 septembre dernier, alors que les Algériens étaient encore remontés contre leur régime suite à la reconduction chaotique d’Abdelmadjid Tebboune pour un «mandat présidentiel de trop», la colère a encore grondé dans les stades.

Lors du match du MC Alger contre le club tunisien de Monastir (au titre de la Ligue des champions africaine), de nouvelles violences ont eu lieu au stade Ali Ammar de Douera (Alger), et un jeune supporter, du nom de Walid Bouaziz, y trouva la mort. Les Tunisiens ont adressé une plainte auprès de la CAF pour sanctionner les organisateurs algériens dudit match, émaillé de graves incidents.

L’alliance entre le président tunisien Kaïs Saïed et Abdelmadjid Tebboune a également joué et chauffé les esprits lors de cette rencontre algéro-tunisienne. L’heure a été d’autant plus grave que le président algérien a demandé à son Premier ministre, Nadir Larbaoui, de convoquer une réunion d’urgence en vue de mettre fin aux violences dans les stades. Cette rencontre, à laquelle ont assisté le ministre de l’Intérieur, celui de la Jeunesse et des Sports, le PDG de la Sonatrach, le président de la Fédération algérienne de football (FAF) et le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), s’est soldée par un échec retentissant.

La présence du PDG de la Sonatrach à cette réunion s’explique évidemment par le fait qu’après avoir bloqué la marche vers la professionnalisation des clubs algériens de football, le régime a chargé la Sonatrach, mais aussi Mobilis, l’opérateur public de téléphonie mobile, de renflouer les caisses de ces clubs. Une façon d’empêcher l’émergence de clubs financièrement indépendants et de les mettre au pas, exactement comme ce régime l’a fait pour la presse locale, biberonnée avec les fonds de l’Agence nationale de l’édition et de la publicité (ANEP).

Toutes ces manœuvres n’ont pas empêché les stades de football de toujours constituer une bête noire pour le régime, qui n’a pas oublié que ce sont les supporters des clubs locaux qui ont été, en février 2019, le catalyseur du Hirak populaire. La plupart des slogans scandés par les manifestants de ce mouvement contestataire, de 2019 à 2021, ont pris naissance dans les gradins des stades.

De même, des chansons célèbres, comme «La Casa d’El Mouradia», du groupe Oulad El Bahja (dont le texte fustigeait le régime, ses généraux et ses présidents-marionnettes), ont été régulièrement entonnées dans les gradins à l’occasion de matchs de football. Le régime algérien redoute tellement ces supporters qu’il a, à plusieurs reprises, reporté ou organisé à huis clos de nombreux matchs sensibles. L’on se rappelle ainsi que le 18 octobre 2023, la FAF a annoncé, dans un communiqué officiel, la suspension de toutes les rencontres dans les stades.

Prétextant agir ainsi en soutien à la Palestine, le régime craignait en réalité d’être débordé par les supporters à travers des manifestations de rue à la sortie des stades. S’il a réussi aujourd’hui à interdire les manifestations du Hirak, le régime n’est pas arrivé à tuer ce mouvement, dont la flamme est toujours maintenue en vie par les supporters. Ces derniers ne sont que la partie visible de la prochaine vague de contestation qui va certainement emporter le régime militaire.

Par Mohammed Ould Boah
Le 14/12/2024 à 18h44

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Cela s'appelle de la frustration et ce niveau là, ce peuple soumis ne peut faire autrement, à savoir au pays des casquettes militaires à leur tête le nain de jardin bowal chiengriha, l'algérien laisse éclater sa frustration dans les terrains de foot ou en cachette derrière sa téléphone. Dans une tyrannie comme la dictature militaire dz, tout algérien doit faire attention à son train arrière, sinon il subira leur même sort que le juste et pacifique Monsieur Sansal ou comme Rachid Nekkaz ou comme l'icône feu Mohamed Boudiaf fusillé en public, pour la simple raison, ces courageux algériens ont osé dire la sainte vérité sur ce pouvoir assassin militaire Dz. Il y a aussi la peur au ventre du lambda algérien, de resubir une boucherie bis, qui je vous rappelle a fait plus 250000 morts algériens !

Le manque de provisions alimentaire et l'interdiction de leurs imports obligent la population à faire les files d'attente devant les magasins pour se nourrir, pour s'acheter des bombonnes de gaz, pour faire le plein de carburant dans sa voiture, et même pour s'habiller est voulu par le régime dictatorial des Cabranats pour empêcher le peuple de manifester par manques de temps que la population passe à langueurs de journées à faire les files d'attentes devant les commerces. - Astucieux? Non?

Pauvre peuple Dz croit dur comme fer, son pays est une démocratie, à force de lui faire avaler sans modération la propagande dans les tv poubelles de la DZiba + les journaleux ânegériens sous la botte des caporaux wled frança, un vieux faux président de surcroit débile mental qui débite des conneries à longueur de journée, genres qowa daraba, 3 ème puissance économique mondiale, dès 2024 une production de 1,3 milliard de m3 d'eau potable par JOUR d'ici fin 2024 (on est bientôt en 2025) toutes les DÉMOCRATIONS EUROPÉENNES ont vu le jour en ânegérie, les meilleurs hopitaux en afrique + dans le monde arabe et CERTAINS PAYS EUROPÉENS etc etc (voir les vidéos/RS de kedboun just for laughs) et vous avez aussi un vieux bouwal JeanGriha est là pour rajouter des couches😂afin d'abrutir plus les Dz

Vous avez oublié de citer que leur problème ne s'arrête pas à leur pays , quand ils se déplacent c'est encore pire , les derniers événements au Sénégal avec le club de l'USMA ne plaident pas en leur faveur , ils sont inéduqué ,foutent le bazar partout où ils vont

les mécontents se défoulent dans les enceintes des stades lors des rencontres ? et bien le régime a trouvé la parade, les rencontres se dérouleront a huit clos mais retransmis par voie de télés et pour maintenir l'ordre y aura couvre feu lors des rencontres, salut au hirak

On ne cesse de le répéter aux karghoulis, enfin, les One Two Three viva Émilie 😂. Dans leur gourbi, le lambda algérien n'a pas le droit de manifester sa frustration, sa misère noire quotidienne, sa liberté, sa dignité et même un attroupement de 10 personnes est strictement interdit au pays du bouwal schlingriha. La dictature militaire algérienne est le clone de la Syrie du boucher de Damas bachar. Et pendant que le lambda algérien sprinte derrière un camion de livraison de lait en poudre et d'autres produits alimentaires, les enfants de la nomenklatura de la dictature militaire algérienne vivent dans le luxe à Paris, Genève, Londres, à Montréal, Dubaï etc. Mais bon, c'est un peuple madloul et masochiste, qui aime se faire fouetter, massacrer et affamer. Allâh ya zidhoum ces madloulin dz.

Tous les ingrédients de la fin de vie du régime clanique, fasciste, putschiste , militaro-affairiste ânegerien kouloughliso-françaoui , sont réunis, cette caste militaire connaîtra à n’en pas douter, le même sort que tous ces régimes totalitaires militaires , qui ont présidé aux destinées , malgré elles , de nombreuses populations , dans cet espace du monde Arabo-musulman , la gérontocratie du voisin de l’Est , connaît ses derniers moments, avant la chute libre inéluctable qui l’attend

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