Tourisme: la chaîne américaine CNN à la découverte de Taroudant, «la petite oasis cachée de Marrakech»

La médina de Taroudant est bordée de 7 kilomètres de murailles dotées de 130 tours.

La ville de Taroudant, bordée de 7 kilomètres de murailles.

C’est à Taroudant que s’est rendue une journaliste du média américain CNN pour découvrir celle que l’on surnomme «la petite Marrakech», une destination qui séduit de plus en plus de touristes en quête d’authenticité.

Le 09/05/2025 à 14h52

Située à seulement 90 minutes à l’est d’Agadir et à trois heures et demie de route de Marrakech, Taroudant doit son surnom de «petite Marrakech» à ses murs de grès de couleur ocre et à ses souks animés. Toutefois, au-delà de cette comparaison, «la ville a bien plus à offrir», estime CNN dans un reportage consacré à la ville.

Ainsi, son principal avantage réside dans ce qui la différencie de Marrakech, à savoir son authenticité préservée du surtourisme. «Contrairement à sa célèbre homologue (…), où les touristes évincent les résidents du centre historique, Taroudant reste une alternative plus calme mais charmante, un endroit où la vie marocaine se déroule en grande partie à l’abri du tourisme de masse», estime l’autrice de l’article, citant un rapport du cabinet McKinsey de 2024 qui classe Marrakech parmi les destinations touristiques les plus surpeuplées au monde, dépassant Rome et Paris en termes de densité de visiteurs par kilomètre carré.

D’un point de vue historique, Taroudant n’a rien à envier à Marrakech. C’est en effet «l’une des plus anciennes villes du Maroc», fondée au 11ème siècle, et dont «l’histoire remonte à l’époque romaine», argumente la journaliste. Et de souligner l’important rôle commercial et politique que la ville a joué sous les Saadiens, dynastie qui a régné sur le Maroc aux 16ème et 17ème siècles. Aujourd’hui, «elle continue de prospérer en tant que plaque tournante du commerce, comme en témoignent ses marchés animés», estime CNN, et s’impose parmi les destinations idéales pour explorer une facette moins fréquentée du Maroc.

Une immersion dans la culture amazighe

«Avec ses montagnes, son désert et l’océan à portée de main, Taroudant demeure l’une des destinations les plus authentiques et les plus confidentielles du Maroc», poursuit l’autrice de l’article, invitant les visiteurs à «explorer ses souks et ses kasbahs, découvrir certains des riads les plus secrets et les plus beaux du Maroc et s’immerger dans la vibrante culture berbère».

Ainsi, note-t-on, la ville possède deux principaux souks quotidiens: le Souk berbère, ou marché central, où les habitants achètent des produits frais, des épices et des produits de première nécessité, et le plus ancien Souk arabe, ou grand souk, spécialisé dans l’artisanat local, notamment la céramique, la maroquinerie et les bijoux en argent amazighs.

Autre particularité de la ville, qui compte parmi ses résidents la créatrice française Margaux Pigalle, installée ici depuis 2019, les riads, «ces maisons marocaines traditionnelles construites autour de jardins luxuriants ou de cours intérieures, souvent discrètes de l’extérieur».

Parmi les sites à découvrir, CNN conseille également une escapade à huit kilomètres de Taroudant, pour visiter le Musée Claudio Bravo. Qualifiée de «chef-d’œuvre méconnu», cette ancienne demeure du peintre hyperréaliste chilien abrite aujourd’hui un musée et un hôtel. «Construit dans un style mêlant influences marocaines traditionnelles et influences européennes classiques, le palais est une œuvre d’art à part entière, tout comme ses vastes jardins de 75 hectares», tandis que le musée abrite une partie de la collection personnelle de Claudio Bravo, comprenant des antiquités inestimables du Mali, du Japon et du Maroc, des fossiles de dinosaures ainsi que des peintures de Francis Bacon.

Plus au sud, à 32 kilomètres de la ville, l’oasis de Tioute vaut également le détour avec ses ruines d’une ancienne kasbah surplombant des jardins luxuriants, cultivés depuis des siècles. «Ici, les habitants cultivent des palmiers dattiers, des herbes aromatiques, des oranges et des figues de Barbarie grâce à un système d’irrigation traditionnel qui repose sur des canaux souterrains alimentés par gravité, appelés “khettaras”, qui amènent l’eau à la surface sans pompe», explique-t-on.

Loin du tourisme de masse

La visite en dehors de la ville se poursuit dans les montagnes de l’Anti-Atlas où se niche «un groupe de charmants villages, avec des maisons traditionnelles en briques de boue rose, des minarets élancés et des oasis parsemées de palmiers».

Dans son article, CNN invite ainsi à visiter Tafraoute, afin de découvrir des «traditions ancestrales toujours bien ancrées», des paysages à couper le souffle, et d’emprunter en VTT ou dans le cadre de randonnées «des sentiers étroits reliant des villages cachés dans la vallée et des oasis luxuriantes plantées de palmiers et d’arganiers».

Loin du tourisme de masse, CNN considère que «des endroits comme Taroudant offrent un modèle pour une expérience de voyage plus équilibrée, qui pourrait profiter à la fois aux visiteurs et aux communautés locales».

Par Leïla Driss
Le 09/05/2025 à 14h52