Dans une résidence de haut standing qui garantit à ses habitants la paix, la sérénité et la sécurité, ainsi qu'une vie porteuse de belles promesses, la vie presque parfaite en apparence de plusieurs couples du même voisinage va se retrouver bouleversée après le kidnapping de leurs enfants.
Réalisée par Chaouki El Ofir, et produite par Ali'N productions, c’est à Samia Akariou que l'on doit l'écriture du scénario de la série Bab El Bhar, avec la collaboration de Jawad Lahlou et, en début de projet, celle de Nora Skalli.
«L’idée de ce scénario a été inspirée par ces résidence énormes, fermées, monstrueuses, où les gens cherchent le bonheur, la sécurité et la paix, à l’extérieur des villes. Ils sont prêts à contracter des crédits et à se mettre dans des situations désastreuses pour réaliser ce qu’ils assimilent à un rêve», explique Samia Akariou, interrogée par Le360.
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On l’aura compris, en signant le scénario de Bab El Bhar, l'actrice entend explorer de nouvelles possibilités d'expression, mais en les mettant au service de problématiques de taille qui touchent la société marocaine en son cœur.
Parmi ces sujets, le cancer. «On a tous quelqu’un dans notre entourage qui a succombé à cette terrible maladie ou qui en a été atteint», dit Samia Akariou, qui incarne, dans cette série qu'elle a co-écrite, le personnage d’une femme à laquelle l’on découvre un cancer, et dont le quotidien sera bouleversé par cette annonce.
«Nous avons voulu, avec ce scénario, faire le point sur plusieurs phénomènes qui intéressent la société et soulèvent des interrogations, des contradictions, car si ces résidences promettent la sécurité, on peut tout de même y être menacés», poursuit la scénariste, qui se penche également sur la nature et la véracité des liens qui unissent les personnes, en l’occurrence d’un même voisinage.
Sous un luxe et un calme apparent, se cache en effet une réalité bien moins reluisante, celle de villageois qui ont vendu leurs terrains à des promoteurs sans scrupules, celles de gens vivant dans des bidonvilles, auxquels on promet des logements économiques «qui deviennent à leur tour des bidonvilles», juge la scénariste, qui souhaite mettre en lumière ce contraste social qui se nourrit d’un égoïsme profond.
«A nous la sécurité de nos résidences, et après nous le déluge», résume Samia Akariou, qui déplore le fait que l’on fasse si peu de cas des personnes qui vivaient sur ces terres reconverties en paradis marketés, et que l’on emploie ensuite en tant que jardiniers, gardiens ou femmes de ménage.
A l’heure où la concurrence fait rage dans un paysage audiovisuel marocain, de plus en plus convoité par les chaînes arabes, la série Bab El Bhar promet un renouveau certain et un nouveau souffle assuré dans une programmation ramadanesque que certains téléspectateurs marocains boudent, ne parvenant pas forcément à s’y retrouver.
«Le cadre de la série est plus moderne et représente le nouveau visage du Maroc. C'est la raison pour laquelle nous mettons en scène une catégorie socio-professionnelle qui n’est pas présente en règle générale à la télévision marocaine, la classe moyenne, tout en la confrontant à une catégorie sociale plus démunie et qui subit de plein fouet l’urbanisation galopante des villes», explique aussi Samia Akariou.