Visa: un faux document bancaire peut conduire en prison

Dr

Les demandeurs de visas auprès des consulats sont souvent tentés par la falsification de certains documents dont les relevés bancaires. Si l’objectif visé est d’augmenter leurs chances d’obtenir le précieux sésame, ce procédé peut aussi conduire directement à la case prison.

Le 17/01/2016 à 09h51

C’est une habitude. A la veille d’un voyage, certains demandeurs de visas essayent de gonfler leurs comptes bancaires afin de se donner plus de chance pour obtenir un visa auprès des consulats.

Si nombre de personnes usent de certaines pratiques pour gonfler le contenu de leur compte bancaire pour quelques jours afin de prouver leur «aisance» financière, d’autres n’hésitent pas tout simplement à falsifier des documents bancaires pour se donner plus de chances.

Seulement, cette falsification, en cas de découverte, peut offrir un visa direct vers la prison.

Les consulats, au fait de ces pratiques, n’hésitent pas à solliciter des vérifications auprès des banques en cas de soupçons. C’est ce que révèle un document tombé en notre possession et qui concerne B. K, client du Crédit du Maroc qui avait sollicité un visa auprès de l’Ambassade du Portugal.

Suite à la demande de l'ambassade du Portugal, la Direction conformité groupe de la banque a vérifié l’authenticité des documents présentés par son client pour l’obtention du visa. «Après vérification des relevés bancaires présentés par le client à l’Ambassade et leur comparaison avec les relevés stockés dans nos bases, la Direction conformité a relevé des différences majeures entre les deux documents et a considéré donc que les relevés étaient falsifiés», lit-on dans le document adressé par la banque à son avocat.

En clair, le subterfuge du demandeur de visa est découvert. Seulement, en plus d’un niet opposé à sa demande de visa par le consulat, Crédit du Maroc s’est retourné contre son client. Elle a sollicité son avocat non seulement en vue du « dépôt d’une plainte» mais aussi pour «la fermeture des frontières vis-à-vis du client en question».

Ces pratiques ne concernent pas que les demandeurs de visas. Même ceux qui sollicitent des crédits y recourent. Un des clients de la banque K.C a ainsi sollicité auprès d’une société de crédit à la consommation un crédit avec des documents bancaires falsifiés. Après vérification demandée par la société de crédit, il s’est avéré qu'hormis «l’en-tête et les données du client», les données et le cachet apposé sur les relevés étaient falsifiés. La sanction est la même pour tous ceux qui falsifient les relevés bancaires.

Par Moussa Diop
Le 17/01/2016 à 09h51