Traitement et valorisation des déchets à Casablanca: les premières indiscrétions sur le mégaprojet du trio Hitachi-Nareva-EEI

Le Centre d'enfouissement et de valorisation des déchets (CEV) de Casablanca reprendra la solution technique du centre «Warsan Waste-to-Energy» (photo), à Dubaï, le plus grand de son genre dans le monde.

On en sait un peu plus sur le consortium maroco-japonais ayant remporté le marché du Centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) des déchets de Casablanca, projet phare de la ville sous le mandat de Nabila Rmili.

Le 14/02/2025 à 12h39

Comme nous le révélions dans un précédent article, la commune de Casablanca a porté son choix sur un consortium maroco-japonais pour le futur Centre d’enfouissement et de valorisation (CEV). Celui-ci est composé de l’énergéticien marocain Nareva, le groupe japonais Hitachi et le fonds d’investissement nippon Energy & Environment Investment. Deux autres candidats avaient manifesté leur intérêt pour ce marché, à savoir le groupement ARMA-SGTM (Maroc) et le consortium Suez (France)-Somagec (Maroc).

L’annonce officielle des résultats de l’appel d’offres par le Conseil de la ville de Casablanca ne devrait pas tarder. Pour l’heure, les pourparlers se poursuivent pour finaliser les paramètres du contrat encadrant les relations entre la ville et ledit consortium. En attendant, Le360 a appris que le groupement Hitachi-Nareva-EEI avait non seulement présenté l’offre financière la moins disante, mais aussi la solution technique la plus élaborée pour le traitement des déchets du Grand Casablanca.

Une solution «plus respectueuse de l’environnement»

Ainsi, alors que les autres candidats faisaient valoir une formule combinant enfouissement et valorisation sous forme de combustibles (RDF), le trio gagnant avait proposé une solution conciliant incinération des déchets et valorisation énergétique. Une technique dont Hitachi détient une réelle maîtrise, puisqu’il est notamment derrière la conception de l’unité de valorisation des déchets de Dubaï, la plus grande de son genre dans le monde, avec une capacité quotidienne de 5.666 tonnes. À titre de comparaison, le futur CEV de Casablanca devrait recevoir en moyenne près de 4.000 tonnes de déchets urbains par jour.

En décembre 2023, lors de son séjour à Dubaï en marge de la COP 28, une délégation du Conseil de la ville de Casablanca, conduite par Nabila Rmili, avait visité le site du CEV local, baptisé «Warsan Waste-to-Energy», et a pu s’enquérir des étapes de traitement et de valorisation des déchets de l’émirat. «Les Casablancais pourront être fiers de ce projet qui va adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement», a affirmé la mairesse lors de la première séance de la session de février du Conseil de la ville, tenue le jeudi 6 février.

Selon nos informations, le futur CEV nécessitera un investissement supérieur à 10 milliards de dirhams, à la charge du trio Hitachi-Nareva-EEI. En contrepartie, pendant une durée de 20 ans, la ville de Casablanca verra augmenter significativement son budget alloué au traitement des déchets urbains: exprimé en dirham par tonne, le prix proposé par le consortium gagnant, bien qu’étant le moins-disant, sera 7 fois supérieur au coût supporté actuellement par la ville.

Par Wadie El Mouden
Le 14/02/2025 à 12h39